Commechaque année, la fédération de Gironde organise un concours de poésie ouvert à tous les adhérents Générations Mouvement de France. Pour 2022, le thème retenu est : « Derrière la fenêtre » Passionnés de poésie, à vos plumes ! Règlement du concours Poème en vers classiques ou libres (une seule oeuvre par candidat) ; []
Il est d’usage de considérer les accords d’Evian d’un strict point de vue diplomatique, c’est-à-dire comme la conclusion des négociations entre la France d’une part, le Gouvernement provisoire de la République d’Algérie d’autre part. S’il n’est bien entendu pas question, ici, de remettre en cause cette grille de lecture, il nous semble important de souligner la césure que constitue, sur un plan strictement franco-français, et donc pour ce qui nous concerne la Bretagne, le 19 mars 1962. En effet, du point de vue du fait militaire, cette date marque la fin d’une longue période, initiée pour faire simple en 1870, et liant la citoyenneté au port de l’uniforme, et non pas uniquement au bulletin de vote. Pour le dire autrement, ce qui débute avec la conclusion des accords d’Evian, ce sont des années 1968 qui amorcent un long processus de démilitarisation de la société française – et bretonne. Une tendance qui s’achève, à bien y penser, en 1997 avec la suppression du service militaire[1]. La commémoration du 10e anniversaire du 19 mars 1962 en donne un bel exemple. Dans ses mémoires, l’ancien maire de Rennes Edmond Hervé revient sur incident survenu le 10 mars 1971 à la sortie de l’usine Citroën de La Janais une trentaine de militants socialistes distribuant des tracts sont agressés et décrits comme maniant injures, bâtons, cailloux, sacs de plastique remplis d’huile de vidange »[2]. Sans doute pour être appréciée à sa juste mesure cette rixe doit-elle être replacée dans les modalités de la conflictualité sociale de l’époque, autrement plus violente que ce que l’on peut – et c’est heureux du reste – connaître aujourd’hui. Citroën est certainement, de ce point de vue, un cas d’école tant cette entreprise est caractéristique d’une répression systématique du mouvement syndical… politique qui semble d’ailleurs avoir reçu la bénédiction d’un certain nombre de dirigeants d’alors, y compris régionalistes. C’est ce que rappelle l’historien M. Wendeln quand il cite le géographe Michel Phlipponeau. Cette figure de proue du CELIB n’hésite en effet pas à souligner l’attractivité de la Bretagne auprès des industriels en avançant que ceux-ci sont assurés de pouvoir recruter une main-d’œuvre abondante, dont les salaires demeurent nettement inférieurs aux salaires parisiens, [et que] leur bonne marche ne risque guère d’être gênée par des mouvements sociaux, alors que dans la région parisienne une simple grève des transports perturbe l’activité de milliers d’entreprises »[3]. L’usine Citroën de La Janais, à Chartres-de-Bretagne, près de Rennes 9 novembre 1961. Collections Musée de Bretagne Pour autant, il n’en demeure pas moins que cette conflictualité sociale, pour ce qui nous concerne, participe d’une polarisation transformant la perception du fait militaire. Celui-ci n’est en effet plus une des matérialisations de la citoyenneté comme lors de la période 1870-1962 mais un véritable anti-modèle, qu’il convient bien évidemment de combattre. Les riches collections en partage du Musée de Bretagne en témoignent, avec notamment ce tract datant de 1977 et dénonçant un certain nombre de responsables de la Confédération française du travail CFT, syndicat jaune » perçu comme étant à la solde du patronat A CITROËN RENNES, ce sont les mêmes nervis qui interdisent toute liberté d’expression et tout droit syndical – qui organisent les pressions pour augmenter les cadences et truquer les élections. Ces gens-là, ce sont les FRIGOUT 7, sq. de Provence, les LEPORT 3, rue du Parc à CHAVAGNE, les RIBOUCHON, LEMARCHAND rue de l’Alma, les ADAM, LECAPLAIN de BRUZ LE BOURHY de CONCORET, LENOUVEL 5 ans de taule avec sursis pour agression, LEMOELLIC square de Ménou, anciens tortionnaires de l’Indochine et de l’Algérie qui, aujourd’hui, tentent d’étouffer les accidents mortels du travail comme ceux de M. MORIN et Y. Horvais. »[4] Outre le ton particulièrement vif – et qui n’hésite pas à citer nommément les adversaires tout en donnant leurs adresses privées – il est intéressant de voir comment la guerre d’Indochine, et plus encore pour ce qui nous intéresse ici celle d’Algérie, sont érigées en véritable repoussoirs. Or plus que des campagnes armées, ce sont bien l’uniforme et le fait militaire dans leur ensemble qui sont désormais combattus. Responsable de l’Action catholique ouvrière, l’abbé Robert Favrais stigmatise l’atmosphère de caserne, de suspicion, de surveillance, d’odieux paternalisme » qui règne chez Citroën[5]. En 1975, un tract contre la répression » et appelant à la solidarité bretonne » et à la solidarité populaire » dénonce notamment la transformation de la Bretagne en un réservoir de main d’œuvre, une réserve touristique et un vaste camp militaire et nucléaire »[6]. Affiche de l’Union démocratique bretonne, 1972. Collections Musée de Bretagne À en croire E. Chartier et A. Cabon, les militants bretons ont toujours accusé l’armée française de vouloir faire de leur pays un désert, afin d’y implanter tranquillement des bases militaires »[7]. Une affirmation qui est problématique à bien des égards. On connaît les engagements de l’ancien responsable des éditions Coop Breizh. Sans doute est-ce pour cela qu’il s’autorise une formule volontiers globalisante, comme s’il n’y avait qu’un seul et unique mouvement breton ». De surcroît, il conviendrait de s’interroger sur le poids réel de ce troisième Emsav et sur sa faculté à influer sur les représentations mentales de l’époque. Quel écho rencontrent réellement les propos du groupuscule nazairien Stourm Breizh ? Nous combattons catégoriquement l’armée, dernier recours de la bourgeoisie, support d’un système qui ne trouve son essence que dans la destruction école, caserne, boulot, hospice. L’armée doit être éliminée pour que cesse toute justification d’un ordre dominant quel qu’il soit. Le combat révolutionnaire du peuple breton n’a de sens que s’il s’organise à la base. Donc tout système de hiérarchie dans l’organisation doit être une émanation du vote et peut être remis en cause à tout moment. Nous considérons que toutes les manœuvres militaires ont pour but d’organiser les bases stratégiques de répression populaire. »[8] Toujours est-il que c’est bien en voulant plastiquer le domicile du directeur des travaux du camp militaire de Ti-Vougeret, près de Châteaulin, que Jean-Michel Kernaleguenn trouve la mort, le 30 septembre 1976. La convergence des luttes – nationalistes, économiques, écologiste et antimilitariste – est ici évidente, de même que le discours appréhendant la péninsule armoricaine par le biais d’une grille de lecture de type colonial. Reste à savoir néanmoins dans quelle mesure celui-ci est, ou non, représentatif de l’opinion de la majorité des Bretons et des Bretonnes d’alors. Affiche du groupuscule nationaliste Stourm Breizh. Musée de Bretagne Mais la réalité s’avère toutefois complexe car l’antimilitarisme comme camouflage d’une doxa nationaliste et antifrançaise peut s’accompagner d’une mémoire du fait militaire qui empreinte à l’évidence assez largement à l’Hexagone. En témoignent, là encore, un certain nombre d’affiches conservées par le Musée de Bretagne. Ainsi, si Stourm Breizh appelle à la mobilisation générale du peuple breton […] contre l’ennemi extérieur » que serait l’armée française », c’est en reprenant un code graphique qui est une allusion évidente aux affiches apposées en août 1914 et en septembre 1939[9]. Les références sont sans doute moins explicites dans cette affiche du FLB appelant à lutter pour une Bretagne libre », elles n’en trahissent pas moins une réelle mémoire historique des deux guerres mondiales outre le casque Adrian bien identifiable au centre du visuel, soulignons la présence sur une banderole de la mention non à la déportation ». Lointain écho du slogan Vivre et travailler au pays », cette revendication est pour partie masquée par l’une des jambes du CRS, comme si, pris de remords et conscient de l’obscénité de la formulation, l’affichiste s’était auto-censuré[10]. Pour autant, l’ombre portée de la Seconde Guerre mondiale, quand bien même celle-ci serait refoulée, est incontestable. Dans ce système de pensée, la guerre d’Algérie agît bien évidemment à la manière d’un repoussoir absolu, sauf à s’identifier au FLN bien entendu. Il y a donc guerres et guerres, certaines étant perçues comme plus légitimes que d’autres. En 1976, les maoïstes de La Cause du Peuple réactivent le souvenir de la Seconde Guerre mondiale et affirment que pendant la résistance contre les nazis les partisans disaient Ami si tu tombes un ami sort de l’ombre à ta place »[11]. Se présentant comme une organisation autonomiste révolutionnaire », Stourm Breizh puise dans une mémoire historique encore plus vaste, à savoir ces expériences communalistes, fédéralistes et autogestionnaires qui ont fonctionné avec succès lors des communes de 1871 à Kronstadt, en Ukraine 1917-1921 et en Catalogne-Andalousie-Aragon en 1936 »[12]. On pourra encore arguer qu’il s’agit là de la rhétorique de l’extrême-gauche et que celle-ci n’a pas réellement prise avec la réalité de la société française et bretonne d’alors. Après tout, Valéry Giscard d’Estaing succède en 1974 à Georges Pompidou, décédé, et la Bretagne vote massivement pour lui, à près de 58% au second tour. Là n’est d’ailleurs pas un accident électoral puisque lors des législatives de mars 1973 les 5 départements bretons votent à plus de 62% pour la droite[13]. Mais il n’en demeure pas moins que la gauche non-communiste progresse, dans le sillage de François Mitterrand, ce que viendront du reste confirmer en 1977 les élections municipales[14]. De ce strict point de vue, l’année 1972 ne saurait donc être considérée comme une rupture mais comme participant au contraire d’une dynamique dont les racines majeures sont le congrès d’Epinay d’une part, la signature le 12 juillet 1972 du programme commun d’autre part, et dont l’aboutissement, véritablement, est l’élection présidentielle de 1981. Georges Pompidou à Brest, octobre 1971. Cliché Sigismond Michalowski. Collections Musée de Bretagne A Rennes, lors des municipales de 1977, c’est comme on le sait Edmond Hervé qui l’emporte, succédant au chrétien- démocrate et ancien Résistant Henri Fréville. Or les confessions que l’édile socialiste livre dans ses mémoires à propos de son rapport au fait militaire sont particulièrement intéressantes pour qui s’intéresse à ces questions. S’il est assurément internationaliste et européen, il s’affirme aussi patriote et tient à donner des gages en la matière. Pour cela, il s’appuie notamment sur Lucien Rose, ancien Résistant et adjoint en charge du monde combattant. Au menu ? Plusieurs initiatives parmi lesquelles un vœu du Conseil municipal sur le rétablissement du 8 mai comme journée nationale fériée et une délibération sur la reconnaissance du Combattant aux anciens combattants d’Afrique du Nord qui devaient être traités à égalité avec ceux des conflits antérieurs, par la transformation des pensions hors guerre en pensions de guerre »[15]. Sans doute y a-t-il là de la part d’Edmond Hervé aussi une certaine forme de calcul politique, les anciens d’AFN », sans compter les vétérans de la Seconde Guerre mondiale, comptant pour une part non négligeable de l’électorat 4 millions de voix en 1976[16]. Mais il n’y a pas que cela, bien au contraire, comme si le maire de Rennes nouvellement élu tenait à se débarrasser de cette vieille antienne selon laquelle le socialisme, par fidélité internationaliste au drapeau rouge, est incapable de penser la Nation Je veux montrer qu’avec mes amis, nous nous intéressons aussi à la Défense nationale. Membre du Parti socialiste, je suivais avec attention les travaux conduits par Charles Hernu sur ce sujet. Sursitaire, je n’avais pas fait la guerre d’Algérie par contre j’avais accompli mon service militaire et mon séjour à Coëtquidan m’avait permis quelques observations que je n’ai cessées par la suite d’approfondir. »[17] Plus qu’un évitement des événements » en Afrique-du-Nord, ce dont témoigne en réalité le parcours d’Edmond Hervé, c’est avant tout son éloignement du monde militaire. C’est ainsi qu’il confesse dans ses mémoires à propos d’une rencontre avec l’adjoint du général Roudier commandant la 3e région militaire, lui-même officier général C’était la première fois que je conversais aussi longuement avec un officier supérieur »[18]. Dans un autre texte, publié en 2018, il est même encore plus catégorique et explique que rencontrer un général est une première pour moi, bien que j’ai effectué mon service militaire à Coëtquidan… dans l’intendance »[19]. A Coëtquidan, l’Ecole militaire interarmes, 17 octobre 1969. Collections Musée de Bretagne L’historienne N. Castagnez a récemment montré combien cette réalité n’est pas propre à E. Hervé et combien ce début des années 1970 est, fondamentalement, une période d’acculturation au fait patriotique, et donc militaire, pour les socialistes[20]. Mais sur un plan plus local, il n’en demeure pas moins que cette méconnaissance est d’autant plus surprenante que Rennes est encore une importante ville de garnison et, de surcroît, le siège de la 3e région militaire. L’armée est d’ailleurs sur le terrain un acteur incontournable des politiques d’urbanisme puisque son emprise foncière est très importante[21]. Mais entendons-nous bien il ne s’agit pas ici de dresser un procès en incompétence mais bel et bien de souligner un changement de culture, cet éloignement de la chose militaire ayant été probablement inconcevable avant 1962. Que l’on songe pour s’en convaincre au parcours de Jean Janvier, qui fut aussi officier de réserve, ou aux attaques subies par Carle Bahon, autre maire socialiste de Rennes, ce sans même évoquer les états de service dans la Résistance d’Henri Fréville. Un rapide tour d’horizon prouve que le profil d’Edmond Hervé n’est pas à part, bien au contraire. Futur ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian effectue son service militaire en 1972, au 512e régiment du train à Saint-Lô une affectation qui laisse présager une vie de caserne bien éloignée du Tchad où la France est engagée depuis avril 1969 dans le cadre de l’opération Bison. Elu maire de Saint-Herblain lors des municipales de 1977, Jean-Marc Ayrault est, d’après la fiche que lui consacre l’encyclopédie en ligne Wikipédia, exempté du service national en 1976 ». Sans doute une prosopographie plus poussée viendrait-elle confirmer, ou non, ce qui n’est pour l’heure qu’une première impression demandant de plus amples investigations. Car à l’évidence il y a un gouffre entre les hommes politiques entrés en activité au cours des années 1970 et leurs ainés. En Ille-et-Vilaine, il n’est pas étonnant de voir le gaulliste François Le Douarec, ancien de la 2e division blindée né en 1924, invoquer lors de la campagne des législatives de 1973 la France libre » pour faire face au danger socialo-communiste »[22]. La Bretagne ne semble dans cas nullement constituer une exception comme le rappelle le changement, le 5 juillet 1972, de locataire de l’hôtel Matignon, le français libre Pierre Messmer succédant au français libre Jacques Chaban-Delmas[23]. On notera en revanche qu’Alain Chenard, entré à la SFIO à la fin des années 1960, est adhérent à la FNACA[24]. Elu maire de Nantes en 1977, et ayant servi deux ans en Algérie, il fait baptiser une rue du 19 mars 1962 que lui avait refusée son prédécesseur, André Morice, l’homme de la ligne éponyme. Elu maire de Rezé en 1978, à la suite du décès d’Alexandre Plancher, le futur Secrétaire d’État aux anciens combattants et victimes de guerre Jacques Floc’h effectue son service militaire entre mai 1958 et août 1960 en Algérie et Maroc. Affecté dans l’Armée de l’Air, il ne semble en revanche pas spécifiquement proche de la FNACA[25]. Carte d’adhérent. Collection particulière. Il serait donc faux d’affirmer que le fait militaire et guerrier n’est plus présent dans la société française, et donc bretonne, d’alors. Ne serait-ce parce que le service national est encore de rigueur, tout du moins pour ceux qui ne parviennent pas à se faire exempter[26]. Même si l’insoumission est en hausse dans les années 1970 – on relève d’ailleurs à Nantes un Groupe pour l’insoumission totale GRIT – l’objection de conscience reste un phénomène marginal, et pour une large part limité à la région parisienne[27]. Ne serait-ce aussi parce que les anciens combattants, on l’a dit, constituent encore une part importante de l’électorat, même si les anciens d’Algérie ne peuvent pas encore se prévaloir de ce titre en 1972. Il leur faut en effet attendre l’élection de Valéry Giscard d’Estaing et la loi du 29 décembre 1974 pour obtenir, en théorie, le précieux sésame[28]. En pratique, les décrets d’application tardent à être publiés et ralentissent d’autant l’attribution de la carte[29]. Deux ans après la mort du général de Gaulle, la Seconde Guerre mondiale est une référence culturelle communément partagée même s’il apparaît manifeste que cette histoire relève d’une page désormais tournée. En témoignent par exemple les propos de Georges Pompidou et sa volonté d’unir » au-delà des césures du passé. En témoigne aussi l’immense scandale faisant suite à la grâce présidentielle accordée, le 23 novembre 1971, soit quasiment deux mois jours pour jours après la sortie au cinéma du Chagrin et la pitié de Marcel Ophüls, au milicien Paul Touvier une décision qui suscite un vif émoi pendant une bonne partie de l’année 1972[30]. Alors que le miroir se brise », la France semble rattrapée par la Seconde Guerre mondiale et le syndrome de Vichy, une réalité à laquelle n’échappe nullement la Bretagne[31]. C’est ainsi le quotidien Ouest-France qui ouvre son édition du 1er mars 1972 sur un article du journaliste tchèque Miroslav Ivanov revenant sur l’attentat contre Heydrich », événement présenté par le quotidien catholique breton comme le fait d’armes le plus spectaculaire de la Résistance européenne »[32]. De ce point de vue, la lecture de ce journal au printemps 1972 se révèle des plus instructives. La Seconde Guerre mondiale appartient alors bel et bien à une histoire révolue, le miroir sans tain de la France résistancialiste commençant tout juste à se fissurer[33]. Significative est à cet égard la traque en Bolivie de Klaus Barbie, l’ancien boucher de Lyon » commençant tout juste à être confondu avec Klaus Altman[34]. Quant à la torture en Algérie, elle semble être dans toutes les têtes comme le suggère ce courrier d’un prêtre de Nantes, ancien aumônier militaire » qui félicite Ouest-France d’avoir publié une interview du général Pâris de Bollardière, ancien Compagnon de la Libération devenu célèbre pour s’être opposé à ces pratiques Avec lui et avec vous, on eut aimé que ce chapitre douloureux demeurât clos. Il n’en est rien, malheureusement ; et je crains fort que le général Massu, dont on sait le prestige, n’ait relancé une justification des méthodes dégradantes et qui ne peut qu’entretenir le trouble en de nombreux esprits on s’étonne, en tout cas, de n’avoir entendu que si peu de protestations après la parution de son ouvrage. »[35] Le monde des anciens combattants, lui, appartient semble-t-il déjà au passé. L’assemblée général de la section de Pontivy de l’Union fédérale des anciens combattants UFAC qui se tient le 12 mars 1972 est à cet égard éclairante. Alors que M. Demoulin, président des 14-18 », est excusé pour raisons de santé, l’association revendique 300 adhérents mais la presse précise qu’il s’agit là d’un nombre qui diminue, d’année en année ». D’ailleurs, Ouest-France qui rend compte de la manifestation se croit obligé de spécifier que la section demeure cependant bien vivante ». Même chez les anciens d’Afrique-du-Nord, dont on connaît pourtant la difficile reconnaissance puisqu’il leur faudra attendre le gouvernement Jospin pour que l’état de guerre en Algérie soit reconnu, le monde combattant ne semble pas faire recette. C’est ainsi que le président de la section de Pontivy de l’UFAC affirme que sur trois millions de combattants en le ministre a reçu en 1971 que 250 000 demandes pour l’obtention du titre de reconnaissance de la nation »[36]. En cette année de 10e anniversaire des accords d’Evian, les commémorations du 19 mars frappent par leur caractère officieux, puisqu’aucune présence d’autorités civile ou militaire n’est dépêchée pour l’occasion. Sur le plateau de la Garenne, à Vannes, le président de la FNACA demande que le sacrifice de nos camarades ne soit pas oublié ». Pour cela, il exige la reconnaissance officielle et complète de la qualité de combattant sanctionnée par l’attribution de la carte »[37]. Photographie parue en octobre 1969 dans L’Ancien d’Algérie à l’occasion d’une “souscription départementale au profit des œuvres sociales” et légendée comme suit “Nos camarades d’ERQUY BERTONI et FENOUILLERE devant le 1er lot une SIMC’4”. Association emblématique de la 3e génération du feu », la FNACA est en 1972 en cours de structuration en Bretagne. Certains départements sont plus en avance que d’autres et, dans les Côtes-du-Nord, le comité départemental peut dès l’automne 1969 lancer une souscription au profit des œuvres sociales »[38]. A Nantes, le comité local reçoit son drapeau le 16 novembre 1969 tandis qu’à cette date le groupe de Saint-Etienne-de-Montluc est actif depuis presque quatre ans »[39]. Un an plus tard, c’est Olivier Guichard, véritable baron de la droite alors ministre de l’Éducation nationale, qui remet au comité du Pouliguen son drapeau devant une foule estimée à 300 personnes dont quelques 200 anciens combattants en Algérie »[40]. Mais les feux ne sont pas partout au vert et, à l’été 1970, L’Ancien d’Algérie fustige à propos du Finistère la situation de certaines sections locales présentées comme étant en difficulté » Quelques-unes, en effet, semblent s’enfoncer dans un sommeil léthargique du fait de la passivité de certains de leurs responsables »[41]. A Rennes, la FNACA est également à la peine et il faut attendre le 12 mars 1972 pour que soit créée une section locale, confiée à la présidence de Robert Rouault[42]. Cette réalité est probablement à rapprocher du poids considérable de l’UNC dans ce même département, les deux associations entrant frontalement en concurrence pour l’enrôlement des vétérans de la 3e génération du feu. Par bien des égards, l’opposition entre ces deux structures recouvre le clivage droite UNC / gauche FNACA et les affrontements sont nombreux, ce qui n’est nullement propre à l’Ille-et-Vilaine. En janvier 1970, L’Ancien d’Algérie revient ainsi sur la création d’un nouveau comité local à Loperhet En dépit des efforts prodigués par une Association d’ bien connue pour tenter de faire échouer la tous les membres présents ont compris que leur intérêt était d’adhérer à notre Fédération »[43]. Sans doute est-ce pour cette raison qu’en Morbihan les activités de l’association sont plus visibles à Lorient qu’à Vannes, où elle ne dispose que d’une simple boite postale[44]. Mais il convient toutefois de ne pas trop forcer le trait de la grille de lecture idéologique, l’implantation de l’association reposant en grande partie sur les plus ou moins bonnes volontés. Ainsi, en Finistère, le sud du département s’apparente en 1971 à une terre de mission alors que le nord est déjà bien quadrillé[45]. Il n’est toutefois pas surprenant d’apprendre que le comité de Saint-Nazaire revendique plus de 300 adhérents en novembre 1970 quand on sait combien cette ville est par bien des égards un véritable bastion socialiste[46]. Le port de l’estuaire de la Loire accueille d’ailleurs en septembre 1971 le IIIe Conseil national de la Fédération, réunion à laquelle participent 400 responsables départementaux et nationaux »[47]. Mais ce début des années 1970 est bel et bien un moment de prémices et l’adresse qui est donnée en février 1970 pour l’organisation du congrès départemental du Morbihan est celle d’un débit de boisson lorientais, l’Express-Bar, situé 54, bd Cosmao Dumanoir[48]. Pour autant, tout porte à croire que le rôle de ce type d’associations en termes de lien social appartient à un passé déjà révolu. Les concours de boules, belote ou autres galas et tournois de football ne semblent pas attirer les foules, malgré ce qu’affirment les colonnes de L’Ancien d’Algérie ou les articles de la presse locale. Il est probable que l’âge de ces anciens par encore totalement reconnus combattants explique bien des choses pris par les impératifs de la vie professionnelle et les obligations familiales, ils n’ont pas encore le temps de se consacrer à ce type d’engagement. Mais il y a aussi autre chose, l’impression d’une organisation qui fut centrale dans la France essentiellement rurale des années 1920-1930 et qui n’est plus nécessairement en phase avec cette Bretagne en pleine métropolisation[49]. La geste commémorative ne semble plus attirer et il n’est sans doute pas anodin de voir l’abbé Hervé Laudrin, ancien aumônier de la France libre et dernier ecclésiastique ayant siégé sur les bancs de l’Assemblée nationale, remettre son drapeau au comité de Bignan, le 14 juillet 1970[50]. Comme si l’association d’anciens combattants appartenait à un monde d’avant la voiture individuelle et le poste de télévision en couleur. A Saint-Brieuc lors de la commémoration du 10e anniversaire du 19 mars 1962. Cliché publié dans “L’Ancien d’Algérie”. Au mois de mars 1972, alors que la Grève du Joint français dure depuis déjà plusieurs semaines, il n’est question de ce conflit social dans les pages de l’édition vannetaise de Ouest-France que dans le cadre plus vaste d’une rubrique intitulée Les mouvements sociaux ». Sans doute faut-il y voir un indice de son écho réel, bien loin de la mythologie qui se construit au cours des décennies suivantes dans la mémoire du peuple de gauche ». Pour autant, le fait militaire n’est pas totalement absent des représentations en cours comme le rappelle ce gréviste, ouvrier de l’atelier de boudinage, qui recourt à une métaphore puisée dans le registre de la séquence 1914-1918 pour décrire le mouvement dont il est un des acteurs Le front tiendra grâce à l’arrière. L’arrière, ce sont ceux qui, en Bretagne et ailleurs, se sont mis spontanément aux côtés des grévistes. Les agriculteurs des Côtes-du-Nord, du Finistère, du Morbihan, qui ont apporté des pommes de terre, des œufs, du beurre, des légumes, les coopératives qui ont apporté de la viande. Les municipalités qui ont voté des subventions, et puis tout ceux qui ont organisé des collectes. »[51] Sans doute faut-il voir dans le choix de ce champ lexical l’ombre portée d’un emblème, le poilu, perçu positivement et auquel un militant peut décider de s’identifier pour incarner son combat, l’ancrer dans une certaine forme d’antériorité et, du même coup, le légitimer. A contrario, le fait que Ouest-France reprenne ces propos n’est également pas neutre. Pour le quotidien catholique breton, c’est sans doute là un moyen de réactiver la vieille peur d’une guerre sociale » et de dramatiser cette actualité en recourant à la figure, pourtant très ancienne, de l’ennemi intérieur venu de l’extrême-gauche. Il est vrai que les organisations syndicales n’hésitent pas à recourir à la métaphore guerrière, assimilant par exemple en mars 1976 la lutte des travailleurs du pays de Fougères » à une dure bataille » et en appelant même à l’Union sacrée »[52]. Une référence qui ne manque pas de piquant quand on veut bien se rappeler la profonde division que celle-ci contribue à ancrer dans la gauche française…[53] Alors, certes, on pourra toujours arguer que Ouest-France est un quotidien plutôt conservateur et que sa ligne éditoriale n’est pas nécessairement compatible avec les propos de ceux que l’on retrouve souvent de qualifiés de gauchistes ». Il n’en demeure pas moins que ce journal revendique un tirage journalier à plus ou moins 700 000 exemplaires, ce qui ne paraît pas devoir être négligé. A Saint-Brieuc, ouvrière de l’usine textile dite du Mont-Carmel, 11 juin 1970. Collections Musée de Bretagne Mais pour ce qui nous préoccupe ici, c’est probablement, avant tout, le siècle des chefs » analysé par Y. Cohen qui est en train de s’éteindre et dans ce cadre, l’armée ne peut plus revendiquer qu’une place accessoire[54]. C’est en tout cas ce que suggère un éditorial de l’économiste Jean Boissonnat publié dans l’édition des 11 et 12 mars 1972 de Ouest-France Le meurtre d’un jeune ouvrier maoïste à la porte de Renault, puis l’enlèvement par un groupe gauchiste d’un cadre de cette entreprise, ont réveillé le souvenir de 1968, lequel, à vrai dire, n’a jamais cessé d’occuper l’esprit des Français, comme un cauchemar chez beaucoup d’adultes, comme un espoir déçu chez beaucoup de jeunes. […] Ce qui est en cause, c’est peut-être moins le capitalisme ou le socialisme que la manière dont l’autorité est exercée dans chacun de ces régimes et les valeurs sur lesquelles l’un et l’autre donnent l’impression de se reposer. »[55] Concourant sous l’étiquette du PSU lors des élections législatives de 1973, le maire de Saint-Brieuc Yves Le Foll ne dit pas autre chose dans la première circonscription des Côtes-du- Nord Cet écœurement, cette indignation, face à un régime impuissant et corrompu, se sont particulièrement exprimés en Bretagne au travers des luttes populaires, comme celle du Joint français, comme la bataille du lait. Ouvriers et paysans bretons ont marqué leur volonté d’en finir avec une société hiérarchisée où l’on décide sans eux et contre eux […]. »[56] Cette réalité est parfaitement illustrée par la structuration qui s’opère, au début des années 1970, des mouvements lycéens et par un certain nombre de conflits qui éclatent dans des établissements scolaires, en Bretagne comme ailleurs en France du reste. À Saint-Brieuc, un mouvement se déclenche au début du mois de mars 1971 à la suite des sanctions qui planent contre trois élèves accusés d’avoir fait le mur » pour aller au cinéma. Les lycéens dénoncent le manque de liberté et d’information » qui règne dans leur établissement et forcent, par leurs revendications, le recteur d’Académie à intervenir. Quelques jours plus tard, 2 500 élèves défilent devant le lycée agricole des Trois Croix, à Rennes, là aussi pour soutenir des camarades traduits en conseil de discipline pour s’être absentés de manière injustifiée afin de participer à une manifestation. Au cours de ce même mois, on relève des troubles lycéens à Guingamp, à Lannion ou à Etel tandis qu’à Lorient, des élèves du prestigieux lycée Dupuy de Lôme entament une grève de la faim. Face à ces mouvements sociaux qui agitent les classes, le ministre de l’Éducation nationale Olivier Guichard – baron bien connu dont le fief électoral se situe à La Baule, en Loire-Atlantique – paraît désarmé Les lycéens ne sont pas des salariés. Que signifie la grève dans leur cas ? Je ferai fermer tous les établissements. »[57] Dans ces conditions, comment s’étonner que les armées, qui sont encore alimentées par la conscription et constituent donc un bon reflet de c’est qu’est la société française d’alors, soient frappées par la perspective de la création de comités, perçus comme des syndicats par le commandement, de soldats ?[58] Peu importe que l’autorité du supérieur hiérarchique dans l’armée française de 1972 ne soit plus celle qui, aveugle, incontestable, pouvait prévaloir dans les casernes de l’entre-deux-siècles, pour reprendre une belle formule de P. Karila-Cohen. Depuis la Libération, l’obligation du célibat est abolie pour entrer à Saint-Cyr et il s’ensuit qu’un grand nombre d’épouses et d’enfants suivent le militaire marié, à moins qu’il ne serve sur un territoire où l’insécurité interdit aux familles de le rejoindre »[59]. Quelques parcelles de douceur dans un monde uniformément kaki ? La réalité est plus complexe puisque deux ans avant 1968 est introduit dans le règlement de discipline générale des armées une disposition enjoignant au subordonné d’appeler à l’autorité compétente s’il se croit l’objet d’une mesure injustifiée ou s’il reçoit un ordre illégal ». S’il n’est pas encore interdit d’interdire, il est désormais légal de contester un ordre qu’il ne le serait pas. Un décret pris en juillet 1975 va d’ailleurs encore plus loin et prescrit que le subordonné ne doit pas exécuter un ordre prescrivant d’accomplir un acte manifestement illégal ou contraire aux coutumes de la guerre et aux conventions internationales »[60]. Loin de l’image que veut bien en donner certains caricaturistes, le militaire des années 1968 est non seulement doté d’un libre-arbitre mais prestement encouragé à en user. Les baïonnettes doivent désormais être intelligentes », une situation qui contraste singulièrement avec les automates humains qu’affectionnent tant les lignes de montage industrielles, de Citroën à La Janais et la Barre-Thomas, du Joint français ou d’ailleurs. A Rennes, l’usine de la Barre-Thomas, 3 septembre 1973. Collections Musée de Bretagne Mais, là encore, les représentations mentales et les idées reçues sont plus fortes que la réalité des rangs. Les années 1970 sont celles de ces institutions totales » dénoncées par E. Goffmann, concept repris maladroitement des décennies plus tard par l’historien F. Rousseau pour décrire l’armée française de 1914-1918[61]. Elu au Collège de France en 1969, Michel Foucault donne dans cette institution un cours intitulé Théories et institutions pénales » en 1971-1972, La Société punitive » en 1972-1973[62]. Il en résulte un climat intellectuel et idéologique où le pacifisme se conjugue intimement avec l’antimilitarisme, la guerre du Vietnam constituant probablement ici une trame de fond à l’effet non négligeable[63]. La Bretagne de l’année 1972 n’échappe bien évidemment pas à cette évolution, qui ne saurait d’ailleurs être cantonnée aux milieux d’extrême-gauche. Dans le Finistère, l’édition de février 1972 de L’Écho de Douarnenez-Ploaré, une publication qui se présente comme un journal mensuel d’informations religieuses », fustige ce problème de la guerre et de la paix, qui n’a pas fini d’être réglé et qui ne le sera jamais, tant que les nations n’auront pas consenti à ce désarmement général que réclamait Jean XXIII »[64]. Au même moment ou presque, La Semaine religieuse de Quimper et de Léon plaide vigoureusement en faveur des Nations unies et réaffirme qu’il est absolument nécessaire que les différends entre nations ne soient pas résolus par la guerre, mais que soient trouvés d’autres moyens conformes à la nature humaine ; que soit favorisée en outre l’action non violente et que chaque nation reconnaisse légalement l’objection de conscience et lui donne un statut »[65]. De ce point de vue, le clergé breton ne semble pas devoir se dissocier de la section française du mouvement Pax Christi qui, le 28 février 1971 à Paris, renouvelle sa proposition de créer une agence nationale chargée d’élaborer des solutions techniques aux problèmes nombreux et divers que soulève le désarmement, en particulier la reconversion des industries de guerre »[66]. Nul doute qu’à Brest, mais aussi à Lorient ou encore à Pont-de-Buis, où la poudrerie emploie plusieurs centaines de personnes, ces paroles ne sont pas prononcées dans le vide… Pendant ce temps, Jean Cabu triomphe avec ses dessins à l’antimilitarisme mordant. En 1971 sort sur les écrans français de cinéma Les Bidasses en folie de Claude Zidi, satire peu subtile du monde militaire mais véritable carton au box-office. Au même moment John Lennon publie l’album Imagine et entre définitivement dans la légende du rock avec cet hymne pacifiste éponyme invitant à imaginer un monde sans pays et où il n’y aurait nothing to kill or die for ». Puis, hanté par la guerre en Asie du Sud-Est, l’époux de l’artiste plasticienne Yoko Ono hurle à sa mère qu’il ne veut pas être un soldat ». L’année suivante, en 1972, Georges Brassens, dont on connaît par ailleurs les attaches bretonnes, sort Mourir pour des idées », chanson phare de l’antimilitarisme et véritable succès populaire. Carte postale humoristique dessin de Jacques Faizant. Collection particulière. Quelles que soient par ailleurs leurs valeurs intrinsèques, ces références culturelles appellent à une histoire éminemment connectée tant il est évident que les circulations agissent ici non seulement comme une sorte de caisse de résonnance mais à la manière d’un véritable accélérateur. Le Vietnam, on l’a dit, mais aussi le Larzac, sont plus que de simples toiles de fond et contribuent à ancrer dans les consciences l’antimilitarisme. Le manifeste des chanteurs bretons » rédigé à Plessala le 12 novembre 1972, et signé notamment par Glenmor, Xavier Grall mais aussi Yvon Le Men, Gilles Servat ou encore les Tri Yann, ne dit pas autre chose Un chanteur breton doit être solidaire de la lutte de libération politique, économique, sociale et culturelle du peuple breton par exemple soutien au Joint français, Batignolles, Oraly à Guidel, Kaolins à Plemet, procès FLB, meetings en faveur de la langue bretonne… Cette position vis-à-vis de notre lutte entraîne notre soutien à toutes les luttes semblables dans le monde. Nous soutenons donc la lutte de tous les peuples et minorités contre le capitalisme et l’impérialisme et contre l’oppression politique et culturelle Basques, Catalans, Corses, Irlandais, Kurdes, Occitans, Vietnamiens etc. »[67] Mais si 1971 est l’année de la création de Sonerien Du et de Diaouled ar Menez, si Alan Stivell se produit en février 1972 à L’Olympia et rencontre le succès que l’on sait dans les bacs, il importe à propos de ce qu’il est désormais convenu d’appeler le renouveau culturel breton » de ne pas tomber dans le piège d’un biais de perception. Non, tous les jeunes bretons n’écoutent pas de la musique bretonne » et ne passent pas tous leurs samedi soirs en fest noz. Pour s’en convaincre, il suffit de se reporter aux meilleures ventes de disques. En France, et donc aussi dans les cinq départements de la péninsule armoricaine, le canadien Neil Young triomphe avec Harvest disque de diamant, plus d’un million d’exemplaires tandis que Michel Polnareff affirme que on ira tous au Paradis ». Maxime Le Forestier, lui, est à San Francisco, dans une maison bleue accrochée à la colline », poursuivant avec quelques années de retard la quête d’un beat que Jack Kerouac, pourtant passé par Brest en juin 1965 sur les traces de ses racines familiales bretonnes, ne sera jamais parvenu à atteindre, la mort l’ayant fauché en octobre 1969, à l’âge de 47 ans, en Floride[68]. De gauche à droite, Jean-Marie Muller, Lanza del Vasto, Jacques Pâris de Bollardière sur le plateau du Larzac pendant la lutte contre l’extension du camp militaire. Wikicommons / © Community of the Ark of Lanza del Vasto. D’un strict point de vue culturel, la bataille de l’antimilitarisme semble largement gagnée. Mais en réalité le mouvement est plus profond. On a évoqué plus haut la violence politique de la nébuleuse FLB-ARB. Certes, il s’agit-là d’un phénomène extrêmement marginal. Mais le fait est que les autorités ont du mal à le contenir, ce qui les conduit du reste à un véritable changement de doctrine. C’est ainsi que l’historien V. Porhel identifie un nouveau positionnement étatique » à partir de 1975, évolution qui se traduit sur le terrain par la mise sur la touche de la DST dont la tactique de noyautage, issue d’une culture barbouzarde héritée des guerres coloniales, a échoué devant la désorganisation et la spontanéité du mouvement autonomiste ». La montée en puissance du SRPJ de Rennes et l’entrée en scène du fameux commissaire Roger Le Taillanter participe en effet, pour ce qui nous préoccupe ici, d’une poursuite d’un processus de civilianisation de la répression du nationalisme breton[69]. Certes, il n’aura échappé à personne que la Direction de la surveillance du territoire DST relève du ministère de l’Intérieur, et non de la Défense. Il n’en demeure pas moins que les trajectoires des hommes amenés à livrer ce combat sont signifiantes. Sur le front de l’assignation à l’impôt du temps, les choses sont en revanche un petit peu plus délicates. Le principe de nation armée ne fait plus nécessairement sens chez les jeunes gens d’alors et le service militaire, qui cesse pourtant de l’être au lendemain de la guerre d’Algérie pour devenir national en 1963, suscite encore moins d’enthousiasme qu’auparavant. Là est le mouvement de repli sur le professionnel des armées françaises, pour reprendre les termes de l’historien F. Cochet, mais aussi une des conséquences de la montée en régime de la dissuasion nucléaire[70]. En effet, c’est bien elle qui permet de mettre en œuvre le principe d’économie des forces nationales maladroitement théorisé par Carl von Clausewitz[71]. Là est encore un des paradoxes de 1972 et, plus globalement, des années 1968 alors que l’on manifeste contre le nucléaire civil et militaire, c’est bel et bien la Bombe qui rend de moins en moins nécessaire la mobilisation des dizaines de milliers de fantassins en cas de conflit. [1] Cette chronologie est par exemple adoptée par Bougeard, Christian, Les Années 68 en Bretagne. Les mutations d’une société 1962-1981, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017. On remarquera que cette synthèse n’accorde aucune place au fait militaire, comme s’il était absent de la société bretonne d’alors. [2] Hervé, Edmond, Le Détail et l’horizon 1977-2008. Des années pour Rennes, Rennes, Editions Ouest-France, 2021, p. 22. [3] Wendeln, Matthew, Citroën Rennes le grand absent des années 68 en Bretagne ? », in Bougeard, Christian, Sainclivier, Jacqueline, Porhel, Vincent et Richard, Gilles dir., L’Ouest dans les années 68, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012, p. 52. [4] Musée de Bretagne [5] Wendeln, Matthew, Citroën Rennes… », art. cit. [6] Musée de Bretagne [7] Chartier, Erwan et Cabon, Alain, Le Dossier FLB. Plongée chez les clandestins bretons, Speet, Coop Breizh, 2006, p. 155. [8] Musée de Bretagne [9] Musée de Bretagne [10] Musée de Bretagne [11] Musée de Bretagne [12] Musée de Bretagne Notons que 101 ans après les faits, la mémoire de la Commune de Paris semble non seulement froide mais éminemment résiduelle en Bretagne. Rares sont en effet les documents d’alors puisant dans cette mémoire historique. [13] Nicolas, Michel et Pihan, Jean, Les Bretons et la politique. 30 ans de scrutins en Bretagne 1958-1988, Rennes, Presses universitaires de Rennes 2, 1988, p. 113 et 135. [14] Sur ce scrutin Boisdron, Matthieu et Catala, Michel, Les élections municipales de 1977, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2020. [15] Hervé, Edmond, Le Détail et l’horizon…, op. cit., p. 134. [16] Castagnez, Noëlline, Quand les socialistes français se souviennent de leurs guerres. Mémoire et identité 1944-1995, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2021, p. 348. [17] Hervé, Edmond, Le Détail et l’horizon…, op. cit., p. 135. [18] Hervé, Edmond, Le Détail et l’horizon…, op. cit., p. 136. Détail intéressant, Edmond Hervé confond dans ces lignes officier supérieur et général. [19] Hervé, Edmond, Le Maire et le général », Inflexions, n°39, 2018-3, p. 127. [20] Castagnez, Noëlline, Quand les socialistes français…, op. cit. [21] Hervé, Edmond, Le Maire et le général… », art. cit., p. 131-133. [22] Musée de Bretagne [23] Je remercie Gilles Richard qui m’a transmis cette information à laquelle je n’aurais probablement pas songé. [24] Loire-Atlantique », L’Ancien d’Algérie, n°68, janvier 1970, p. 5. [25] Castagnez, Noëlline, Quand les socialistes français…, op. cit. [26] Le Conseil des ministres approuve le 15 mars 1972 un décret donnant aux jeunes, en application de la loi sur le service militaire, la possibilité d’effectuer un service militaire fractionné ». 8 + 2 + 2 le service militaire pourra désormais se faire en trois périodes », Ouest-France édition Vannes-Ploërmel, n°8374, 16 mars 1972, p. 5. Preuve que le service militaire demeure un phénomène de masse, la population municipale de Rennes » est comptée en 1982 en excluant les collégiens, les lycéens, les étudiants, les prisonniers, les militaires non domiciliés à Rennes ». Hervé, Edmond, Le Détail et l’horizon…, op. cit., p. 225. [27] Quemeneur, Tramor, Le Statut des objecteurs de conscience une bataille juridique et politique », Matériaux pour l’histoire de notre temps, n°115, 2015-1, p. 35-43. [28] Loi n°74-1044 du 9 décembre 1974 donnant vocation à la qualité de combattant aux personnes ayant participé aux opérations effectuées en Afrique du Nord, entre le 1er janvier 1952 et le 2 juillet 1962, Journal officiel de la République française, 106e année, n°288, 9-10 décembre 1974, p. 12284. [29] Attribution de la carte du combattant retardée pourquoi les décrets ne sont-ils pas publiés ? », L’Ancien d’Algérie, n°124, février 1975, p. 3. [30] Notons que quelques mois plus tard, en janvier 1973, est publiée La France de Vichy de Robert O. Paxton. [31] Rousso, Henry, Le Syndrome de Vichy…, op. cit. [32] Ivanov, Miroslav, L’Attentat contre Heydrich », Ouest-France édition Vannes-Ploërmel, n°8361, 1er mars 1972, p. 2. Sur cette même page, le quotidien breton se fait l’écho de la vente, à Drouot, d’une lettre historique du général de Gaulle » datant de 1929. [33] Rousso, Henry, Le Syndrome de Vichy de 1944 à nos jours, Paris, Seuil, 1990. [34] L’ancien interprète de Barbie Altlmann, c’est Barbie », Ouest-France édition Vannes-Ploërmel, n°8370, 11-12 mars 1972, p. 4. [35] Le courrier des lecteurs », Ouest-France édition Vannes-Ploërmel, n°8372, 14 mars 1972, p. 8. Un article du journal de la FNACA décrit en juin 1973 cette scène Lors de son passage à Chartres le mercredi 2 mai pour une conférence à l’Hôtel de ville, le général de BOLLARDIERE a eu un amical entretien avec nos amis André COGNARD, Jean-Claude GERBEAUX et Jean-Marie LESTER. Très volontiers, il a donné son adhésion au Comité départemental d’Eure-et-Loir de la FNACA. Il a réaffirmé en faisant allusion au film Avoir 20 ans dans les Aurès qu’il ne se passe pas un jour sans qu’il ne rencontre un Ancien d’Algérie et qu’il remarque combien cette guerre a traumatisé les jeunes gens qui l’ont faite ». Le général DE BOLLARDIERE nouvel adhérent de la FNACA », L’Ancien d’Algérie, n°106, juin 1973, p. 4. L’auteur des présentes lignes a bien connu au cours des années 2000 André Cognard. [36] L’Assemblée générale de la section de l’Union fédérale des anciens combattants », Ouest-France édition Vannes-Ploërmel, n°8372, 14 mars 1972, p. 13. [37] Il y a dix ans, les armes se taisaient sur le sol algérien… », Ouest-France édition Vannes-Ploërmel, n°8377, 20 mars 1972, p. 12. Sans doute s’agit-il d’éléments de la langage transmis par le siège national de l’association, à Paris, puisqu’on retrouve semblable formulation dans bon nombre de comptes-rendus de cérémonies. [38] Côtes-du-Nord », L’Ancien d’Algérie, n°65, octobre 1969, p. 7. [39] Loire-Atlantique », L’Ancien d’Algérie, n°68, janvier 1970, p. 5. Notons que celui-ci n’est pas décerné par le maire, André Morice, mais par Alain Chenard. [40] Loire-Atlantique », L’Ancien d’Algérie, n°78, décembre 1870, p. 4. [41] Finistère », L’Ancien d’Algérie, n°74, août 1970, p. 4. [42] Rennes Création d’un Comité », L’Ancien d’Algérie, n°9, mai 1972, p. 4. [43] Finistère », L’Ancien d’Algérie, n°68, janvier 1970, p. 4. [44] Morbihan », L’Ancien d’Algérie, n°68, janvier 1970, p. 5. [45] Le Congrès départemental de Carhaix », L’Ancien d’Algérie, n°83, mai 1971, p. 5. [46] Saint-Nazaire », L’Ancien d’Algérie, n°77, novembre 1970, p. 5. Sur les liens de la FNACA avec le Parti socialiste Castagnez, Noëlline, Quand les socialistes français…, op. cit. [47] L’Ancien d’Algérie, n°87, octobre 1971. [48] Morbihan. Congrès départemental le 22 mai », L’Ancien d’Algérie, n°69, février 1970, p. 6. [49] Prost, Antoine, Les Anciens Combattants et la société française, 1914-1939, Paris, Presses de la Fondation nationale des Sciences politiques, 1977 3 tomes. [50] Remise du drapeau à Bignan », L’Ancien d’Algérie, n°75, septembre 1970, p. 3. [51] Delorme, Guy, Un gréviste Le front tiendra grâce à l’arrière », Ouest-France édition Vannes-Ploërmel, n°8409, 27 avril 1972, p. 6. [52] Musée de Bretagne [53] Robert, Jean-Louis dir. en collaboration avec Chaurand, David, Le Syndicalisme à l’épreuve de la Première Guerre mondiale, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017. [54] Cohen, Yves, Le Siècle des chefs. Une histoire transnationale du commandement et de l’autorité 1890-1940, Paris, Editions Amsterdam, 2013. [55] Boissonnat, Jean, La Jeunesse, le gauchisme et la France », Ouest-France édition Vannes-Ploërmel, n°8370, 11-12 mars 1972, p. 1. [56] Recueil des textes authentiques des programmes et engagements électoraux des députés proclamés élus à la suite des élections générales des 4 et 11 mars 1973, Tome I Ain à Meurthe-et-Moselle, Paris, Imprimerie de l’Assemblée nationale, 1973, p. 273-275. Précisons que sur ce document officiel Yves Le Foll se présente comme Maire de Saint-Brieuc Conseiller général – Ancien prisonnier ». Même au PSU, l’expérience combattante pendant la Seconde Guerre mondiale demeure un capital politique. [57] Jullien, Claude-François avec la collaboration de Fargier, Marie-Odile, Les Lycéens. Ces nouveaux hommes, Paris, Stock, 1972, p. 13-24. [58] Sur les comités de soldats Rauzy, Antoine, L’apparition et l’extension des comités de soldats en France dans les années 70 mai 1974-mars 1976, Mémoire de maîtrise d’histoire sous la direction de Prost, Antoine, et Georgi, Frank, Paris, Université Paris 1, 1999. Lire également à ce propos Hervé, Edmond, Le Maire et le général… », art. cit, p. 129 ainsi que Hervé, Edmond, Le Détail et l’horizon…, op. cit., p. 136. [59] Carles, Pierre, Des millions de soldats inconnus. La vie de tous les jours dans les Armées de la IVe République, Paris, Lavauzelle, 1982, p. 31. [60] Doaré, Ronan, Ordre légal, ordre illégal », Inflexions, n°24, 2013-3, p. 158. [61] Rousseau, Frédéric, 14-18, Penser le patriotisme, Paris, Gallimard, 2018. [62] Foucault, Michel, Théories et institutions pénales. Cours au Collège de France 1971-1972, Paris, Editions de l’EHESS, 2015 et Foucault, Michel, La Société punitive. Cours au Collège de France 1972-1973, Paris, Editions de l’EHESS, 2013. [63] La une de l’édition du 4 mai 1972 de Ouest-France est à cet égard particulièrement intéressante. La page est divisée en trois colonnes. Celle de droite, la plus étroite, est consacrée à des actualités diverses, celle du centre, la plus large, à la reprise des négociations dans le conflit du Joint français, celle de gauche, enfin, aux renforts américains envoyés au Vietnam. Le 20 mars 1972, ce même quotidien annonce le franchissement du million de morts dans ce conflit. [64] Carême », L’Echo de Douarnenez-Ploaré, n°179, février 1972, p. 1. [65] Œuvrer pour la justice », La Semaine Religieuse de Quimper et de Léon, 87e année, n°4259, 5 janvier 1972, p. 51. [66] Déclaration de Pax Christi », L’Echo de Douarnenez-Ploaré, n°174, mars 1971, p. 1. [67] Manifeste des chanteurs bretons », Douar Breiz, n°88, janvier 1973, non paginé. [68] Kerouac, Jack, Satori à Paris, Paris, Gallimard, 1974. [69] Porhel, Vincent, Une cause comme les autres ? Le cas des autonomistes bretons 1978-1980 », Matériaux pour l’histoire de notre temps, n°155-116, 2015-1, p. 63-71. [70] Cochet, François, Les Français en guerre de 1870 à nos jours, Paris, Perrin, 2017, p. 80 et suivantes. [71] Drévillon, Hervé, Penser et écrire la guerre. Contre Clausewitz 1780-1837, Paris, Passés composés, 2021, p. 259 et suivantes. Concoursde belote - sortir à Pacé : Organisé par l’amicale Loisirs pacéens. Engagement : 10 € par équipe. Gâteaux, crêpes, boissons. Rennes . Rennes Fougères Vitré Saint-Malo Redon Autres villes . S'inscrire Se connecter Mon compte Maville. Mon compte Mon espace PRO; Déconnexion par . Info. Accueil Info Info en continu Info Rennes Info Ille-et-Vilaine Info Publié le 06 février 2018 à 00h00 Samedi, le comité des fêtes organisait un concours de belote à la salle des fêtes. Une cinquantaine de joueurs était en lice. Ce sont les Pélemoises Denise Bail et Marie-Thérèse Trubuil qui ont remporté la première place, devant Daniel le Creff et Jo le Drogo, de Plelauff ; 3. Rachel Le Lay et Jean-Luc Le Roch, de Plélauff ; 4. Yves Maurice et Gérard Le Bris, de Saint-Nicolas-du-Pélem ; 5. Kevin Maurel, de Plouguernével et Brigitte Piquet de Trémargat. Le prochain événement sera un repas-crêpes, le 24 mars. Journalofficiel.gouv.fr. Associations, fondations et fonds de dotation. Organisations syndicales et professionnelles. Bulletin des annonces légales obligatoires Fêtes du quartier de la Chapelle Fête, Manifestation culturelleYgos-Saint-Saturnin 40110Du 26/08/2022 au 28/08/2022ven 26 19h remise de la Clé à la jeunesse, 19h30 grillades et bodéga, 21h concours de belote, au points, 5 parties 12 donnes. sam 27 9h concours de pêche officiel à l'étang de Geloux permis de pêche obligatoire, carte pass délivrée sur place pour les enfants uniquement. 9h ball trap communal et sur invitation à Suzan. 12h remise des prix à la Chapelle. 15h concours de pétanque en doublette communal et sur invitation au kiosque de la Chapelle. 20h30 repas champêtre tourin, sauce de langue, entrecôte, frites, salade, fromage, glace, café/vin compris 18€ et enfants -10ans tourin, steak haché, frites, glace 10€. Repas suivit d'un bal disco avec le Podium Alien. Dim 28 10h30 messe en l'église de Notre Dame de la Capère animée par le Réveil Ygossais. 11h30 apéritif concert avec le Réveil Ygossais. 12h30 repas réservation avant le 21 août au après-midi jeux libres AdresseRue henri-de-seré à Canihuel Alerter Le Télégramme à propos de : Concours de belote Ceci n'est pas un formulaire de contact avec Le Télégramme mais bel et bien un moyen d'avertir la rédaction d'un contenu inadéquat.

C'est un dramatique accident qui s'est produit ce matin sur la départementale 777 en Ille-et-Vilaine, relate France Bleu. Arrêtée à un stop, une auto-école aurait redémarré alors qu'une fourgonnette arrivait et les deux véhicules se sont percutés, causant la mort du moniteur âgé de 31 qui était au volant, âgée de 17 ans, a été transportée à l'hôpital en urgence absolue tandis que le conducteur de la fourgonnette, un sexagénaire, a été légèrement blessé.

Concoursde belote Cet événement est terminé . eTerritoire vous propose de consulter dans cette page l'agenda des prochains événements qui se dérouleront à proximité déposez gratuitement vos annonces et vos événements signalez une erreur informations générales Châtillon-en-Vendelais. Manifestation culturelle Le 19/01/2018; Organisé par les évènements et manifestations de l'Ille et Vilaine Les régions sont riches de manifestations et d'évènements qui sont organisés toute l'année, nous vous proposons de retrouver ces sorties partout en France. Ille et Vilaine, évènements solidaires, manifestations sportives, animations commerciales, sorties trouvez les vôtres à Rennes, Fougeres, Redon, Saint-Malo ... en Bretagne Les clubs sportifs organisent des rencontres dans différents sports, participez à leurs manifestations découvrez ou initiez vous à de nouvelles pratiques sportives. Foires et marchés, fêtes et vide-greniers sont des moments priviligiés pour parler avec les producteurs, artisans, vendeurs... de leur passion, de leurs produits et de leur région. Collectes de vêtements ou de nourriture, don du sang, les associations vous attendent lors de ces rendez-vous caritatifs et associatifs, mais ils ont besoin de vous tout au long de l'année, partagez votre temps comme bénévole... Et bien d'autres manifestations encore sont à trouver, annoncer et partager sur Flaner Bouger. Votre date d'évènement manque, postez gratuitement votre annonce formulaire.... Date 23 aout 2022 Horaire de 16h30 à 20h00 Lieu Dol-de-Bretagne - Place Chateaubriand Dol-de-Bretagne Marché Bio de Dol-de-Bretagne Association Bio Dol Tarif ... Plus d'infos Date 23 aout 2022 Horaire de 08h00 à 12h00 Lieu Antrain - bourg d’Antrain Le marché d’Antrain Le marché a lieu chaque mardi matin dans le bourg d’... Plus d'infos Date 23 aout 2022 Horaire de 16h00 à 19h00 Lieu Javené - cœur de bourg Javené - 35133 marché de producteurs locaux à Javené Le marché se tiens les mardis de ... Plus d'infos Date 23 aout 2022 Horaire de 09h00 à 13h00 Lieu Saint-Aubin-d'Aubigné - place des Halles Saint-Aubin-d'Aubigné - 35250 Jour de Marché de Saint-Aubin-d’Aubigné Marchés hebdomadaires Mar... Plus d'infos Date 23 aout 2022 Horaire de 08h00 à 17h30 Lieu Saint-Malo - quai Solidor à Saint-Servan Antiquités, brocante 35400 Saint-Malo Saint-Malo. Antiquités, brocante, qu... Plus d'infos Date 23 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu La Chapelle-de-Brain - Maison Néolithique 35660 La Chapelle-de-Brain Atelier poterie néolithique 35660 La Chapelle-de-Brain Atelier poterie néo... Plus d'infos Date 23 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Le Minihic-sur-Rance - Le lieu de rdv est annoncé la veille 35870 Le Minihic-sur-Rance Balade nautique - Stand up paddle 35870 Le Minihic-sur-Rance Balade nautique... Plus d'infos Date 08 juillet au 23 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Montfort-sur-Meu - 7 Abbaye Saint-Jacques 35160 Montfort-sur-Meu Colonie de vacances l'auberge des korrigans 35160 Montfort-sur-Meu Colonie ... Plus d'infos Date 23 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Dinard - 6 Rue Sadi Carnot Auditorium Stephan Bouttet 35800 Dinard Les Feux de l'Harmattan - Le Petit Prince 35800 Dinard Les Feux de l'Harma... Plus d'infos Date 23 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Cancale - 35260 Cancale Les Randos d'été - Port Briac 35260 Cancale Les Randos d'été - Port Br... Plus d'infos Date 23 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Saint-Malon-sur-Mel - Rue de la Forge 35750 Saint-Malon-sur-Mel Mardis et jeudis de la Forge 35750 Saint-Malon-sur-Mel Mardis et jeudis de l... Plus d'infos Date 23 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Saint-Lunaire - RDV à confirmer lors de la réservation 35800 Saint-Lunaire Sentier gourmand à Saint-Lunaire 35800 Saint-Lunaire Sentier gourmand à Sa... Plus d'infos Date 23 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Saint-Rémy-du-Plain - Stade de foot 35560 Saint-Rémy-du-Plain Soirée astronomie et histoire des constelations 35560 Saint-Rémy-du-Plain ... Plus d'infos Date 23 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Saint-Briac-sur-Mer - Boulevard du Béchey Ecole de voile Briacine 35800 Saint-Briac-sur-Mer Sortie nature kayak - Apéritif au Pérron 35800 Saint-Briac-sur-Mer Sortie ... Plus d'infos Date 23 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Saint-Lunaire - Boulevard de la Plage Yacht club Saint-Lunaire 35800 Saint-Lunaire Sunset paddle 35800 Saint-Lunaire Sunset paddle Sunset paddle 35800 Saint-L... Plus d'infos Date 23 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Saint-Briac-sur-Mer - Bureau d'information touristique 49 Grande Rue 35800 Saint-Briac-sur-Mer Visite guidée - La saga des Romanov 35800 Saint-Briac-sur-Mer Visite guidé... Plus d'infos Date 24 aout 2022 Horaire de 16h00 à 20h00 Lieu La Mézière - Parking face à la mairie La Mézière - 35520 Marché à La Mézière Marché à La Mézière Tous les mercredis d... Plus d'infos Date 24 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu La Richardais - 9 Rue du Suet Musée Manoli 35780 La Richardais Atelier créatif – Pas banal l’animal 35780 La Richardais Atelier créat... Plus d'infos Date 24 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Paimpont - 2 Rue du Général de Gaulle 35380 Paimpont Balade végétale A la rencontre des arbres et arbustes comestibles-médicina... Plus d'infos Date 06 juillet au 24 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Saint-Germain-en-Coglès - 35133 Saint-Germain-en-Coglès Balades fleuries 35133 Saint-Germain-en-Coglès Balades fleuries Balades fl... Plus d'infos Date 24 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Dinard - Plage de l'Écluse Promenade des Alliés 35800 Dinard Beach Volley 3X3 35800 Dinard Beach Volley 3X3 Beach Volley 3X3 35800 Dinar... Plus d'infos Date 24 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Saint-Malon-sur-Mel - La Marette 35750 Saint-Malon-sur-Mel Chouette, que fais-tu ? 35750 Saint-Malon-sur-Mel Chouette, que fais-tu ? C... Plus d'infos Date 24 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Le Minihic-sur-Rance - Chapelle Saint-Buc 35870 Le Minihic-sur-Rance Conférence – Les grandes figures religieuses du Pays de Saint-Malo 35870 L... Plus d'infos Date 24 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Cancale - Parking de la Poste 1 Avenue du Général de Gaulle 35260 Cancale Course cycliste semi-nocturne 35260 Cancale Course cycliste semi-nocturne C... Plus d'infos Date 24 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Saint-Briac-sur-Mer - Rue du Port Hue Plage de Port Hue 35800 Saint-Briac-sur-Mer Découverte de la pointe de la Garde Guérin 35800 Saint-Briac-sur-Mer Déco... Plus d'infos Date 24 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Saint-Lunaire - Saint-Lunaire Lieu de RDV a trouver 35800 Saint-Lunaire Enquête à Saint-Lunaire 35800 Saint-Lunaire Enquête à Saint-Lunaire Enq... Plus d'infos Date 17 au 24 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Saint-Lunaire - Boulevard des Cap Horniers Centre Culturel Jean Rochefort 35800 Saint-Lunaire Exposition - Dominique Marchand 35800 Saint-Lunaire Exposition - Dominique M... Plus d'infos Date 18 au 24 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Saint-Briac-sur-Mer - Rue de la Mairie Salle des Halles 35800 Saint-Briac-sur-Mer Exposition - Pierre BOURGEOIS 35800 Saint-Briac-sur-Mer Exposition - Pierre ... Plus d'infos Date 17 au 24 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu Saint-Lunaire - 139 Bd du Général de Gaulle Salle la Potinière 35800 Saint-Lunaire Exposition photo Intime et Immense» - Yves Sesboüé 35800 Saint-Lunaire ... Plus d'infos Date 24 aout 2022 Horaire de 00h00 à 00h00 Lieu La Guerche-de-Bretagne - Place de la Salorge 35130 La Guerche-de-Bretagne Festival "Théâtre au Village" La Guerche-de-Bretagne 35130 La Guerche-d... Plus d'infos LeFoyer laïque organise un concours de belote en doublettes, le lundi et en individuel, le vendredi. Inscriptions à partir de 14 heures, début du jeu à 14 h 30. Depuis jeudi et jusqu'à ce dimanche, la crème des cavaliers de concours de saut d'obstacles a rendez-vous à Dinard pour le 110e Jumping. Un moment d'autant plus attendu cette année que ce sera le dernier rendez-vous avant les mondiaux, au Danemark dans dix jours. C'est devenu l'une des épreuves phares du calendrier mondial des concours de saut d'obstacles. Depuis jeudi, le Jumping International de Dinard accueille les plus grands champions de la discipline Vingt-trois cavaliers parmi les trente premiers mondiaux sont là, dix jours avant les championnats du monde. Axel Mars, directeur du concours "Ils ne vont pas forcément participer au Grand Prix, mais ils viennent travailler avec leurs chevaux sur d'autres épreuves. Ce concours, c'est un peu un tour de chauffe, pour eux", explique Axel Mars, le directeur du jumping. Du grand spectacle en perspective. "C'est un concours où les cavaliers aiment venir en famille, en vacances". Depuis dix ans, des grands noms de l'équitation comme le Brésilien Rodrigo Pessoa champion olympique en 2004, le Suisse Steve Guerdat, champion olympique en 2012 ou encore les Français Roger-Yves Bost et Pénélope Le Prévost, champions olympiques en 2016 font rayonner le concours à l'international. Depuis 2015, le concours est surtout labellisé 5*, le plus haut niveau en saut d'obstacles. "C'est un peu le Rolland-Garros de l'équitation", se félicite Axel Mars. Le concours accueille ainsi le Grand Prix 5* - avec des obstacles à 1,60 m - qui aura lieu ce dimanche après-midi. Autre moment fort, le derby 3*, ce samedi en fin de journée. Il n'en existe qu'une dizaine au monde. C'est une distance deux fois et demi supérieure à un parcours normal. Il faut que les chevaux soient plein de courage pour passer l'ensemble des obstacles. Axel Mars, directeur du concours "C'est de loin l'épreuve la plus impressionnante, annonce l’organisation. Sur une distance particulièrement longue de 1 100 mètres environ, elle propose une combinaison d’obstacles traditionnels et naturels buttes, rivières, talus mais aussi doubles, triples, oxers et verticaux aux côtes maximales." En tout, 25 obstacles au lieu de 13. Elle permet aux cavaliers 3* d'affronter ceux des concours 5*. On peut donc y voir des cavaliers locaux affronter les meilleurs étrangers de la planète. Axel Mars, directeur du concours Comme la Finistérienne Margaux Rocuet, 29 ans, victorieuse en 2019 et "qui ne pense qu'au Derby depuis des semaines". Sans monture pour l’épreuve il y a encore quelques semaines, elle a formé une jument de 9 ans, Dora du Vallon au dernier moment. "Elle a enchaîné des séances de foncier en forêt, sur la plage. C'est la cavalière la plus affutée pour cette compétition", assure Axel Mars. durée de la vidéo 01min 57 Portrait de Margaux Rocuet, championne 2019 du derby du Jumping de Dinard • ©Lola Bodin Adriaco Pendant quatre jours, le concours accueille 150 cavaliers et 350 chevaux représentant près de 25 nations, pour disputer les 27 épreuves du programme dans 5 niveaux de concours différents CSI YH, CSI 1*, un tout nouveau CSI Ladies, CSI 3* et le prestigieux CSI 5*. Un spectacle qui devrait attirer près de 40 000 spectateurs en quatre jours. VxebVOv. 65 104 28 271 314 418 498 489 147

concours de belote en ille et vilaine