Al’occasion du lancement de la campagne de recrutement de l’armĂ©e de Terre, j’ai eu l’honneur de participer aux cĂŽtĂ©s de Madame la Ministre Florence Parly et le Chef d’Etat-major de l’armĂ©e de Terre, Thierry Burkhard, Ă  la cĂ©rĂ©monie de signature de contrats. Ce sont 146 nouveaux officiers qui seront formĂ©s Ă  l’Ecole Militaire de Paris. l’ArmĂ©e de Terre choisit l’agence Insign pour concevoir sa prochaine campagne de communication qui sera lancĂ©e dĂ©but 2016. L’objectif de cette campagne est de recruter chaque annĂ©e 10 000 jeunes de qualitĂ©, motivĂ©s et conscients de faire un choix valorisant et exigeant. Pour cela, l’armĂ©e de Terre a confiĂ© Ă  Insign la rĂ©alisation d’une communication alliant Ă  une publicitĂ© authentique et pragmatique, un dispositif d’accompagnement du candidat tout au long de son parcours de recrutement. A travers cette campagne qui doit gĂ©nĂ©rer chaque annĂ©e prĂšs de 120 000 candidatures, l’agence devra promouvoir Ă  la fois le mĂ©tier de soldat et les centaines de spĂ©cialitĂ©s associĂ©es mais aussi la plus value d’un contrat dans l’ArmĂ©e de Terre en termes de savoir-ĂȘtre et de savoir-faire. L’armĂ©e de Terre, 4e recruteur de France, confie aussi Ă  Insign la mission de renforcer sa marque employeur au travers d’un dispositif multicanal ambitieux, orientĂ© ROI. Pour Lionel Cuny, PrĂ©sident d’Insign, Nous sommes trĂšs fiers d’avoir Ă©tĂ© retenus car l’armĂ©e de Terre est une marque qui compte dans la vie d’une agence et qui permet de valider aussi notre modĂšle et notre ambition de vouloir dĂ©cloisonner les mĂ©tiers ». Pour le GĂ©nĂ©ral Blachon, sous-directeur recrutement de l’ArmĂ©e de Terre L’ArmĂ©e de Terre a une double exigence Ă  laquelle a rĂ©pondu Insign dĂ©velopper des outils pour aller chercher les meilleurs jeunes et valoriser au maximum l’utilisation de l’argent public » 13 LES PLUS LUS À LA UNE LES PLUS PARTAGÉS LarmĂ©e de terre a "investi", hier, la place Saint-Nicolas Ă  la rencontre du grand public dans le cadre d'une campagne nationale de promotion de ses mĂ©tiers. Un camion-podium du centre de
Bonjour, je suis dans le mĂȘme cas que l'auteur sauf que je suis un peu plus ĂągĂ© et dans un RI. J'ai rencontrĂ© avec ma section en MCD une des personnes qui gĂšre le recrutement des MOS un ADC, il nous Ă  parler des tests, de ce qu'ils attendaient en gĂ©nĂ©ral mais j'aimerais avoir des prĂ©cisions sur le parcours de natation. Je suis un mauvais nageur mais je suis prĂȘt Ă  prendre des cours dans le civil pour avoir une chance de rĂ©ussir les tests, et j'aimerais donc les orienter en sachant ce qui m'attends. Autre question, il y a des MOS dans l'AA je suppose ? Si oui, quelles sont les diffĂ©rences avec ceux de l'ALAT recrutement, tests, missions, frĂ©quences de dĂ©part Ă  l'Ă©tranger ou en exercice etc... Merci Edited November 10, 2019 by Tunechi241
Cest une institution qui propose 10 000 postes cette année dans une centaine de métiers. PlutÎt une bonne nouvelle en temps de crise. L'armée recrute et le fait savoir avec une campagne qui
Mission Votre spĂ©cialitĂ© consiste Ă  recueillir du renseignement via des interventions spĂ©ciales derriĂšre les lignes ennemies. Vous agissez pour les plus hautes autoritĂ©s, et vos rĂ©sultats, stratĂ©giques, ont un impact immĂ©diat sur les actions militaires menĂ©es. Vous partez trĂšs rĂ©guliĂšrement en opĂ©rations extĂ©rieures. Avantages et rĂ©munĂ©ration 9 semaines, soit 45 jours/an de permission -75% toute l'annĂ©e avec la SNCF Affectation dĂšs votre affectation, pour un cĂ©libataire, sans enfant Ă  charge, hors primes informations donnĂ©es Ă  titre indicatif et pouvant Ă©voluer selon la position individuelle de chacun. OpĂ©ration extĂ©rieure OPEX la rĂ©munĂ©ration en opĂ©ration extĂ©rieure peut ĂȘtre multipliĂ©e jusqu'Ă  2,5. Profils Comment devenir Combattant forces spĂ©ciales Étape Je prends rendez-vous avec un Conseiller en Recrutement pour discuter des opportunitĂ©s professionnelles proposĂ©es par l'armĂ©e de Terre. Étape Je passe des tests et je choisis mon orientation. Je signe mon contrat et je deviens soldat. Étape Je suis la pendant 3,5 mois en tout en percevant une rĂ©munĂ©ration. Étape Je poursuis avec la formation spĂ©cialisĂ©e au 13e de Souges ou au 1er RPIMA de Bayonne. . Étape Je suis affectĂ© au poste de Combattant forces spĂ©ciales dans le rĂ©giment choisi lors de mon orientation.
CampagneArmĂ©e de Terre conçue par TBWA Corporate Dans le cadre de sa campagne de recrutement 2013-2015 "Pour moi, pour les autres, s’engager.fr", l’ArmĂ©e de Terre lance un nouvel appel pour pourvoir plus de 10000 postes, via un film oĂč se mĂȘlent incrustations rĂ©alisĂ©es par Johnatan Broda , et images tournĂ©es par l’ArmĂ©e.
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ArmĂ©ede Terre Recrutement - Campagne 26,704 views Jan 2, 2018 395 Dislike Share Save Insign 312 subscribers Comment recruter 15 000 soldats pour faire face au monde d’aujourd’hui ? PrĂ©sentation de
1Les pratiques de communication relatives au recrutement des personnels militaires ont longtemps constituĂ© les seules expressions de la Grande Muette » adressĂ©es au public. Aujourd’hui, la publicitĂ© a remplacĂ© la propagande et la communication institutionnelle est devenue incontournable, une obligation comme pour toute autre entreprise. À l’heure de la professionnalisation des effectifs, c’est-Ă -dire de la disparition du rĂ©servoir potentiel de candidats constituĂ© par les appelĂ©s du contingent, qui fournissait habituellement la moitiĂ© des engagĂ©s annuels ; de la multiplication des contrats courts et des besoins diversifiĂ©s, le recrutement est devenu une question centrale, et notamment au sein de l’armĂ©e de Terre sur laquelle porte le prĂ©sent propos. RĂ©organisation et professionnalisation des services, appel Ă  des spĂ©cialistes civils, accroissement des moyens, importance de la formation des personnels, amĂ©lioration et multiplication des points de vente », etc., les premiĂšres mesures prises depuis l’annonce de la rĂ©forme sont Ă©loquentes. 2Pendant des dĂ©cennies, les armĂ©es royales et les armĂ©es rĂ©publicaines ont eu de la facilitĂ© pour recruter les futurs conscrits dĂ©crets de levĂ©e en masse, service obligatoire, assurance d’une solde confortable ou, tout simplement au niveau du recruteur, l’usage du petit coup de rouge » pour faire signer l’intĂ©ressĂ©. Aujourd’hui, c’est un pieu plus compliquĂ©. Recruter des futurs soldats nĂ©cessite des stratĂ©gies de marketing Ă©laborĂ©es il faut un concept, un positionnement, un bĂ©nĂ©fice consommateur et il faut adapter le langage et le message de l’institution aux attentes et aux motivations des Ă©ventuels volontaires. Il s’agit, en outre, d’utiliser au mieux les outils de communication disponibles, ce qui est loin d’ĂȘtre la fonction premiĂšre du militaire, mĂȘme si des progrĂšs considĂ©rables [1] ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en terme de communication et d’ouverture depuis le dĂ©but des annĂ©es 80 sous l’impulsion du ministre de la DĂ©fense de l’époque, Charles caractĂ©ristiques du langage publicitaire et du produit ArmĂ©e de Terre »3L’armĂ©e de Terre souffrait de longue date de son image dĂ©marquĂ© moins bonne que celles de ses confrĂšres marins, aviateurs ou gendarmes. Cette image de marque n Ă©tait pas dĂ©favorable en soit mais restait dĂ©ficitaire par rapport Ă  la Marine et Ă  l’armĂ©e de l’Air ; le publie lui attribuant bien souvent une organisation figĂ©e et sclĂ©rosĂ©e, un fonctionnement archaĂŻque et un maintien inutile d’effectifs plĂ©thoriques, inadaptĂ©s et inefficaces [2]. 4L’image dĂ©favorable de l’armĂ©e de Terre provenait, en tout premier lieu, des caractĂ©ristiques mĂȘmes de ses activitĂ©s. De par leur histoire, leurs rĂŽles, leurs missions et leurs actions, les soldats des rĂ©giments sont avant tout les acteurs de l’action de guerre, ils sont assimilĂ©s aux guerriers au sens premier du terme la chair Ă  canons », le combattant, le baroudeur. De ce fait, leur reprĂ©sentation Ă©tait celle de soldats armĂ©s, casques, Ă  pied et non celle, plus valorisante, d’un militaire aux commandes d’un engin issu des derniĂšres technologies. 5Le systĂšme de la conscription, avec le passage annuel d’environ 250 000 Ă  300 000 jeunes souvent peu enclins Ă  rĂ©aliser leurs obligations militaires au sein, justement pour 65 % d’entre eux, d’unitĂ©s de l’armĂ©e de Terre, a contribuĂ© Ă  vĂ©hiculer et Ă  transmettre de la mĂȘme maniĂšre une image dĂ©favorable de cette armĂ©e. 6Enfin, en dernier lieu, il convient de souligner la profusion d’identitĂ©s fortes qui gĂȘne la formation d’une culture Terre » comme il en existe dans la Marine ou l’armĂ©e de l’Air, et qui gĂ©nĂšre au contraire davantage une image floue, diversifiĂ©e et chaotique, qu’une impression de complĂ©mentaritĂ© et d’unitĂ©. La diversitĂ© des cultures au sein de l’armĂ©e de Terre, caractĂ©risĂ©e par une multitude de rĂ©giments ne facilite pas, en effet, l’élaboration d’un concept fĂ©dĂ©rateur ou d’un emblĂšme unique pour les Terriens ». Ainsi, ne trouve-t-on pas l’équivalent du pompon ou du navire des marins, de l’avion de chasse, de la personnalitĂ© du pilote ou de la Patrouille de France des aviateurs ou du Gign pour des gendarmes. 7L’armĂ©e de ferre est riche de trop de cultures. Elle ressemble Ă  un gros conglomĂ©rat industriel dont il est difficile de dĂ©finir le mĂ©tier en quelques mots simples. Elle a beaucoup de mal Ă  susciter une culture d entreprise commune, forte et unificatrice en raison de la multitude de ses unitĂ©s. Ses nombreux rĂ©giments possĂšdent et cultivent leur propre esprit de corps, leurs propres traditions, histoires, habitudes et caractĂ©ristiques. De la mĂȘme maniĂšre, il n’y a rien de moins uniforme que l’uniforme justement ; les chasseurs affectionnent le bleu, les paras portent un bĂ©ret rouge, etc. 8On a rarement idĂ©e de la virulence des propos qui s’échangent parfois au sein des casernes entre les diffĂ©rentes et multiples armes et services composant l’armĂ©e de Terre artillerie, gĂ©nie, troupes de marine, infanterie, transmissions,
. Il est, de mĂȘme, tout Ă  fait significatif que dans le langage courant, aucun nom ne serve Ă  dĂ©signer l’ensemble des militaires de la composante terrestre, au mĂȘme titre que les marins, les aviateurs ou les gendarmes. 9De fait, et Ă  ce jour, ni l’uniforme, ni la mise en avant de l’aspect humain n’ont vĂ©ritablement permis Ă  l’armĂ©e de Terre d’homogĂ©nĂ©iser sa diversitĂ© et de penser un destin commun. On comprend alors aisĂ©ment les difficultĂ©s rencontrĂ©es par l’état-major en terme de communication et Ă  travers les tentatives d’amĂ©lioration de l’image de marque. L’appel systĂ©matique Ă  des agences professionnelles de la communication de la part du Sirpa Terre – contrairement aux autres armĂ©es qui produisent elles-mĂȘmes leurs campagnes – et l’importance des budgets accordĂ©s peuvent illustrer ces difficultĂ©s Ă  faire Ă©voluer les choses. 10En terme d’image de marque, les enjeux de la rĂ©forme actuelle sont indĂ©niables. Un vigoureux effort de communication doit ĂȘtre entrepris par les armĂ©es pour rĂ©ussir la professionnalisation », concluait le SĂ©nat, lors du dĂ©bat sur l’avenir du service national. L’armĂ©e de Terre, de loin la plus affectĂ©e par les restructurations, doit par consĂ©quent faire preuve d’habiletĂ© pour relever ce dĂ©fi identitaire et surtout pour tenter de participer au mieux Ă  l’élaboration des nouvelles reprĂ©sentations et images sociales dont elle va faire l’objet durant cette pĂ©riode transitoire et Ă  l’aube d’une Ăšre nouvelle. 11La communication gĂ©nĂ©rale de chaque famille militaire est censĂ©e contribuer Ă  la valorisation de son image et, de ce fait, Ă  gĂ©nĂ©rer des vocations, mais les messages destinĂ©s au recrutement prĂ©sentent Ă  notre avis des caractĂ©ristiques particuliĂšres. 12La premiĂšre – c’est le principe mĂȘme du langage publicitaire – est de toucher le plus large public possible, grĂące Ă  une diversitĂ© de supports utilisĂ©s et une diffusion rĂ©pĂ©tĂ©e. On vise Ă  la fois les jeunes que l’on souhaite sensibiliser mais aussi leurs prescripteurs, c’est-Ă -dire les parents ou autres tuteurs susceptibles d’influencer l’orientation de leurs protĂ©gĂ©s. En ce qui concerne les autres productions plus gĂ©nĂ©ralistes, telles les revues ou certaines Ă©missions, il semble en effet que seul un public averti, intĂ©ressĂ© et sensibilisĂ© Ă  la chose militaire, soit concernĂ©. La publicitĂ© permet de toucher un public mĂȘme sans son consentement car on ne choisit pas de tomber sur une plage de publicitĂ© tĂ©lĂ©visuelle, une affiche dans la rue ou une insertion dans la presse. Certes, on peut objecter, Ă  juste litre, qu’en raison de celte consommation immotivĂ©e et de l’attention moindre du spectateur vis-Ă -vis de ces supports, le message n’a pas grand impact. Cela importe peu, et mĂȘme si les spĂ©cialistes reconnaissent que consciemment ou inconsciemment ces productions agissent, seules comptent en ce qui nous concerne l’image et l’identitĂ© diffusĂ©es, c’est-Ă -dire le contenu des campagnes institutionnelles. 13En l’absence d’autres sources d’informations, nous pensons mĂȘme que ces messages publicitaires sont susceptibles de constituer un apport majeur, voire exclusif, dans la reprĂ©sentation et l’opinion que le public peut nourrir Ă  l’égard des armĂ©es. N’oublions pas que l’univers militaire demeure mĂ©connu et que les films, documentaires, reportages ou autres articles de fond, restent sporadiques. 14La seconde spĂ©cificitĂ© du langage publicitaire rĂ©side dans sa briĂšvetĂ©. Pour espĂ©rer produire un impact le message se doit d’ĂȘtre bref, en raison justement de l’attention moindre gĂ©nĂ©ralement portĂ©e Ă  ce type de productions. Tout publicitaire souligne Ă©galement l’importance de ne pas multiplier les concepts et les slogans, toujours par souci d’efficacitĂ©. Les restrictions qu’exige le langage publicitaire obligent par consĂ©quent les annĂ©es Ă  choisir un aspect prĂ©cis une valeur, une caractĂ©ristique, un concept fĂ©dĂ©rateur pour parler d’elles et attirer les Ă©ventuels candidats Ă  l’engagement, quels qu’ils soient officiers, sous-officiers ou hommes du rang. L’intĂ©rĂȘt est ainsi d’observer le slogan ou l’idĂ©e forte choisis, censĂ©s identifier la famille militaire, valoriser son image de marque et surtout engendrer des vocations. Il s’agit de toute Ă©vidence d’une identitĂ© rĂ©duite Ă  sa plus simple expression. Cette image que souhaite se voir attribuer l’institution, on s’en doute, n’est qu’une face de la rĂ©alitĂ©, un profil valorisĂ©. Le fait de souligner le produit phare d’une marque ou de magnifier ce dernier est en effet une constante courante du langage publicitaire. 15Pour le recrutement, les armĂ©es disposent de divers supports. On distingue les campagnes d’affichage, les insertions presse, les campagnes cinĂ©matographiques, les campagnes tĂ©lĂ©visuelles, les messages radiophoniques, les outils tĂ©lĂ©matique et informatique, tel le Minitel, et depuis peu un site Internet, sans oublier le travail des recruteurs et les activitĂ©s des diffĂ©rents centres d’information et de recrutement. 16Il n’est nul besoin de dĂ©tailler l’ensemble de ces supports de maniĂšre exhaustive, car lorsque la campagne audiovisuelle existe, comme dans le cas de l’armĂ©e de Terre, elle constitue le fer de lance des pratiques institutionnelles ; les autres supports en reprenant le concept et le slogan. 17En raison de la prĂ©pondĂ©rance de l’image et de l’essor des moyens de communication dans la sociĂ©tĂ© actuelle, la tĂ©lĂ©vision connaĂźt un spectre d’audience beaucoup plus large et un accĂšs beaucoup plus aisĂ© que les autres sources de diffusion. Chaque support mĂ©dia possĂšde un rĂŽle spĂ©cifique. La tĂ©lĂ©vision constitue un bon accĂ©lĂ©rateur de notoriĂ©tĂ©, la radio est le mĂ©dium de la rĂ©activitĂ© », l’affichage offre la proximitĂ© et un lien avec la population locale ; avec la presse, le discours est plus ciblĂ©, plus dĂ©taillĂ© et s’inscrit dans la durĂ©e et, avec les nouvelles technologies, les armĂ©es affichent avant tout leur Ă©volution et leur modernitĂ© [3]. L’ensemble de ces supports est gĂ©nĂ©ralement utilisĂ© par les recruteurs car il permet de multiplier les sources d’émission, de loucher par consĂ©quent le plus large public mais Ă©galement de cibler ce dernier. 18L’outil tĂ©lĂ©visuel est de loin le plus onĂ©reux, ce qui explique sans doute que certaines armĂ©es telles l’armĂ©e de l’Air et la Gendarmerie n’en font pas usage. Il est certain aussi que les besoins respectifs en personnels ne sont pas les mĂȘmes. Le coĂ»t Ă©levĂ© de cette pratique tant au niveau de la production que de la diffusion est aussi Ă  l’origine de l’usage rĂ©pĂ©tĂ© sur plusieurs annĂ©es des mĂȘmes productions c’est le cas de la Marine par exemple. La nĂ©cessitĂ© d’une communication brĂšve et percutante ne permet pas de cibler le recrutement. On s’adresse aussi bien aux Ă©ventuels futurs cadres militaires, qu’aux hommes du rang, mĂȘme si ces derniers constituent sans nul doute la cible premiĂšre. 19Notre propos porte sur l’étude des outils audiovisuels et cinĂ©matographiques qui ont pour but de promouvoir les carriĂšres militaires et de crĂ©er des vocations, c’est-Ă -dire sur l’analyse des spots publicitaires rĂ©alisĂ©s parmi, plus prĂ©cisĂ©ment, pour l’armĂ©e de Ferre et diffusĂ©s par le biais des antennes tĂ©lĂ©visuelles ou par le circuit de distribution des salles de cinĂ©ma. Si l’utilisation de l’outil tĂ©lĂ©visuel en termes de publicitĂ© remonte Ă  la naissance mĂȘme du petit Ă©cran, au temps de la rĂ©clame, les armĂ©es ont tardĂ© Ă  l’employer. Ce n’est que trĂšs rĂ©cemment quelles ont pris conscience de l’importance de cet outil pour communiquer et se mettre en valeur [4]. Il en rĂ©sulte que les campagnes qui nous intĂ©ressent sont encore peu nombreuses, les coĂ»ts exorbitants qu’exigent ces productions ne favorisant pas non plus leur nos investigations, les campagnes sont au nombre de trois 1987, 1988 et 1995 en ce qui concerne les communications effectuĂ©es avant l’annonce de la professionnalisation des armĂ©es ; et Ă©galement de trois [tour le moment 1996, 1997 et 1999 en ce qui concerne le visage de la nouvelle armĂ©e de mĂ©tier. 21Depuis sa crĂ©ation, le Sirpa Terre fait appel pour la rĂ©alisation de sa communication Ă  une agence spĂ©cialisĂ©e en communication globale et en publicitĂ©. L’ensemble d’une campagne couvre la production audiovisuelle ainsi que la conception d’affiches, de plaquettes ou de gadgets complĂ©mentaires reprenant le thĂšme ou le concept de la campagne principale. La mise en place d’une campagne de communication institutionnelle Ă  l’échelon national doit rĂ©pondre aux trois objectifs du service soulignĂ©s au prĂ©alable. Etant donnĂ© le budget engagĂ©, supĂ©rieur Ă  300 KF, le Sirpa Terre, conformĂ©ment au Code des MarchĂ©s Publics, met en compĂ©tition les agences qui souhaitent se proposer dans le cadre d’un appel d’offre. Les agences bĂątissent leur offre Ă  partir d’un cahier des charges Ă©tabli en fonction des directives de communication et des objectifs de recrutement. L’agence sĂ©lectionnĂ©e a une assez grande libertĂ© d’action dans la conception du produit mais la dĂ©cision finale de diffusion appartient Ă  l’état-major de l’armĂ©e de Terre. La cellule nationale du Sirpa organise et planifie les diffĂ©rentes Ă©tapes de la procĂ©dure, met en forme le cahier des charges et suit les aspects juridiques, relationnels et procĂ©duriers de la campagne avec les multiples intervenants le Service d’information du Gouvernement, la Direction du Commissariat de l’armĂ©e de Terre et les question de contexte22Dans le premier clip, intitulĂ© FORCES VIVES » [5] l’armĂ©e de Terre se prĂ©sente comme une force qui veille sur les erres de France » – dont on voit des paysages et des villages – et ses ressortissants, personnalisĂ©s par le sourire attendrissant d’un enfant. Les armes sont des plus discrĂštes et les soldats visibles sont souriants et rassurants, Ă  l’instar du ciel bleu ou du coucher de soleil montres ou encore de la musique douce ou du rythme de montage. La campagne Ă©voque parfaitement le soldat Ă  la frontiĂšre, l’arme au pied qui veille lace au bloc de l’Est ; c’est-Ă -dire le contexte de la guerre froide. Il ne s’agit pas d’une vision combattante de l’institution, mais de celle d’une force de proximitĂ© et de protection. 23En 1988, nous sommes toujours dans un contexte de guerre froide, mais on se rend compte, qu’a prĂšs la prĂ©sentation quelque peu statique du prĂ©cĂ©dent clip, la campagne VIVRE FORT » [6], veut donner une image concrĂšte des activitĂ©s de prĂ©paration et de manƓuvres, et Ă©voquer un style de vie trĂ©pidant, une armĂ©e active, une force de terrain. Pour ce faire, le clip est plus rythmĂ© grĂące Ă  la musique et Ă  un montage plus vivace La dĂ©fense, au-delĂ  d’une mission, un style de vie, une façon d’ĂȘtre – L’armĂ©e de Terre, des hommes, des femmes au plus fort des technologies, au cƓur de la nation avec force et conviction – L’armĂ©e de Terre Vivre fort » texte et slogan du clip. 24Pour Ă©viter d’accentuer le clivage dĂ©jĂ  bien marquĂ© entre les univers civil et militaire, les responsables de la communication ont pris soin de prĂ©senter l’homme en uniforme, non pas comme un individu Ă  part, une sorte de hĂ©ros des temps modernes mais un personnage proche du civil, c’est-Ă -dire certes un militaire, meneur d’hommes, officier ou sous-officier, mais aussi comme un ami ou un pĂšre de famille ordinaire prĂ©sentation des personnages dans des activitĂ©s autres que spĂ©cifiquement militaires moto, jogging, en tenues civiles, entourĂ©s de proches ou d’enfants, avant de les retrouver en uniforme. On nous parle d’hommes et de femmes, mĂȘme si ces derniĂšres ne sont pas encore prĂ©sentes Ă  l’image. 25Pour le dernier clip de la premiĂšre gĂ©nĂ©ration, RISQUERIEZ-VOUS VOTRE VIE POUR QUELQU’UN QUE VOUS NE CONNAISSEZ PAS ? NOUS OUI » [7] le contexte Ă©tait diffĂ©rent. Nous sommes en 1995. L’armĂ©e de Terre Ă©tait restĂ©e absente des Ă©crans pendant plus de 7 ans ; au-delĂ  des coĂ»ts de production, il fallait Ă©galement laisser agir les premiĂšres campagnes et observer les rĂ©actions et l’accueil du public peu habituĂ© Ă  ce type de message. En 1995, le besoin s’est fait ressentir de rappeler l’utilitĂ© et la raison d’ĂȘtre de l’armĂ©e, d’évoquer justement l’engagement lointain et les nouvelles missions comme la prĂ©sence des casques bleus au Rwanda ou en Somalie par exemple. Pour ce faire, on communique clairement sur l’engagement, voire l’acte, guerrier – on nous montre l’utilisation d’armes – et sur la notion de sacrifice, comme l’illustre le slogan. Le clip Ă©voque de maniĂšre forte, les missions et la raison d’ĂȘtre des soldats de l’annĂ©e de ferre le combat. Il suggĂšre en effet un danger non dĂ©fini et un climat d’angoisse avant de montrer une mise en action de technologies, de vĂ©hicules, d’engins, d’armes et d’hommes volontaires, dĂ©cidĂ©s, entraĂźnĂ©s, Ă©quipĂ©s et prĂȘts Ă  risquer leur vie. L’absence de femme dans cette production souligne cet aspect combattant exclusivement rĂ©servĂ© aux hommes, au mĂȘme titre que la vision d’armes et leur utilisation. Le spot est construit selon tin schĂ©ma question rĂ©ponse. Une premiĂšre partie angoissante est ponctuĂ©e par une interrogation Risqueriez-vous votre vie pour quelqu’un que vous ne connaissez pas ? ». La seconde constitue la rĂ©ponse Nous oui ! », l’action y est de rigueur. 26 Il est rare que l’on parle de la vie et de la mort dans un spot publicitaire destinĂ© au grand public » [8]. Axer sa communication sur le thĂšme du sacrifice peut apparaĂźtre osĂ©, voire inopportun, mĂȘme si le risque fait partie intĂ©grante du mĂ©tier de soldat et peut constituer, de lait, un sujet lĂ©gitime au sein des communications de l’institution. Cibler sa campagne sur une telle thĂ©matique, c’est ainsi revenir aux sources mĂȘme de la vocation militaire, c’est rappeler sans dĂ©tour les rĂŽles premiers de toute armĂ©e, c’est avant tout Ă©clairer une rĂ©alitĂ© qui n’était plus forcĂ©ment celle que se reprĂ©sentaient les Français. Il est vrai qu’avant la guerre du Golfe, la sociĂ©tĂ© française avait perdu l’habitude de voir son armĂ©e en action et pouvait douter de son utilitĂ© et de sa compĂ©tence. 27Le civil est Ă©galement interpellĂ© par le fait que cet inconnu pour qui l’on risque sa vie, ce peut ĂȘtre lui le soutien Ă  l’armĂ©e de Terre ne peut qu’en dĂ©couler. Le succĂšs rencontrĂ© par ce troisiĂšme clip a Ă©tĂ©, Ă  ce sujet, des trois premiers supports audiovisuels28La premiĂšre caractĂ©ristique Ă  relever dans ces clips est qu’ils ne visent, ou ne parlent, pas ouvertement de recrutement, mais exclusivement d’image. Souvent prĂ©sentĂ©s comme des productions chargĂ©es avant tout de maintenir ou de faire Ă©voluer une image de marque, ces clips constituent pourtant des supports destinĂ©s au recrutement. Les deux notions sont d’ailleurs indissociables car favoriser une bonne image de marque, c’est favoriser les vocations ; et Ă  ce propos, les motivations traditionnellement Ă©voquĂ©es par les individus souhaitant intĂ©grer l’armĂ©e de Terre ou ceux qui y sont engagĂ©s vie de terrain, valeurs militaires trouvent dans ces clips une Ă©vidente rĂ©sonance. Cependant, il est instructif de relever l’extrĂȘmes prudence Ă  l’égard de tout appel direct au recrutement, qui se manifeste dans les propos des responsables concernĂ©s. Ainsi, le colonel Barret, chef du Sirpa Terre en 1987 [9] pouvait dire Il s’agit d’une campagne d’images destinĂ©e Ă  montrer un visage rĂ©solument progressiste, moderne et jeune. On veut suggĂ©rer que l’armĂ©e dĂ©ferre est devenue une armĂ©e de haute technologie et le grand public ne le sait pas ou peu. On veut lutter contre une image d archaĂŻsme celle du militaire avec casque, famas et rangers, aujourd’hui ce sont les radars, les missiles, les ordinateurs,
 Il faut sĂ©duire les meilleurs ». Il s’agit bien de recruter mĂȘme si cela n’est pas directement exprimĂ©. 29Quant au reportage [10] consacrĂ© au troisiĂšme clip, il Ă©tait encore plus explicite Les derniĂšres campagnes Ă©taient faites pour recruter [l’aveu a posteriori est rĂ©vĂ©lateur], celle-ci n’est destinĂ©e qu’à changer une image de marque dĂ©jĂ  nĂ©gative de l’annĂ©e de Terre. Nous voudrions casser une image de Courteline qui nous colle Ă  la peau et qui n est pas notre image, celle d’une armĂ©e dĂ©suĂšte, de gros bataillons, de casques lourds,
 En clair casser l’image de l’adjudant un peu bornĂ©, de la boue dans laquelle il faut parfois traĂźner et des cours de casernes que l’on doit balayer. L’armĂ©e de Terre aimerait aussi qu’avec cette publicitĂ© on se rappelle quelle a des casques bleus et des militaires au Rwanda, en Somalie » Colonel Raevel, chef du Sirpa Terre en 1995. 30Cette attitude de retenue, de gĂȘne, voire de honte, d’appeler les choses par leur nom, nous a Ă©tĂ© soulignĂ©e Ă  maintes reprises lors de nos recherches sur le terrain par diffĂ©rents personnels affectĂ©s au recrutement on prĂ©fĂšre toujours parler d’image de marque plutĂŽt que de dire franchement que l’on recherche des candidats [11]. Cette frilositĂ© se fonde sans aucun doute sur les rapports, souvent passionnels, entretenus entre la sociĂ©tĂ© civile et la communautĂ© militaire ; notamment depuis la guerre d’AlgĂ©rie. 31La deuxiĂšme caractĂ©ristique des trois premiers spots avant l’annonce de la rĂ©forme concerne la mise en avant de la dimension technologique. En raison du dĂ©ficit d’image par rapport aux autres armĂ©es plus techniciennes, l’armĂ©e de Terre lente en effet de communiquer sur ce profil moderniste. 32La troisiĂšme caractĂ©ristique concerne l’aspect humain. L’armĂ©e de Terre souhaite remĂ©dier Ă  I absence de concept fĂ©dĂ©rateur ou d’emblĂšme fort comme en disposent la Marine et l’armĂ©e de l’Air, en accentuant sa communication sur l’aspect humain et les valeurs qu’il engendre la solidaritĂ©, la camaraderie, la vie en collectivitĂ©, l’esprit de corps, l’exaltation des valeurs viriles et un style de vie particulier. 33La quatriĂšme caractĂ©ristique, c’est que contrairement aux autres armĂ©es, les activitĂ©s militaires sont davantage suggĂ©rĂ©es. L’armĂ©e de Terre veut montrer quelle est sur le terrain et la maniĂšre de filmer donne bien souvent au spectateur l’impression d’ĂȘtre plongĂ© au cƓur de l’action. Elle utilise des armes, des chars, des lanceurs d’engins explosifs c’est une force d’intervention et non de professionnalisation l’impĂ©ratif d’un virage communicationnel34Avec la professionnalisation des effectifs, une nouvelle stratĂ©gie de communication devait s’imposer. En terme d’image projetĂ©e et face Ă  l’obligation de communiquer, c’est naturellement la disparition des appelĂ©s qui allait dicter les choses et devenir l’argument essentiel, du moins dans un premier temps. 35Au dĂ©part, le renouvellement des effectifs ne posait pas de grands problĂšmes en raison de la rĂ©duction des effectifs, mais le recrutement des effectifs devenait trĂšs vite prioritaire et source d’angoisses pour les Ă©tats-majors. N’oublions pas que prĂšs de la moitiĂ© des engagĂ©s recrutĂ©s annuellement par l’armĂ©e de Terre, soit environ 2500 hommes, signaient Ă  l’issu de leur service militaire. La chaĂźne recrutement devenait ainsi une entitĂ© Ă  part entiĂšre, les moyens et les personnels Ă©taient consolidĂ©s, le nombre de Cirat [12] Ă©tait augmentĂ©, etc. 36En dĂ©cembre 1996, le premier clip aprĂšs l’annonce de lĂ  rĂ©forme, LA PAIX SE GAGNE AVEC DES PROFESSIONNELS » [13] illustre ce virage radical et cette prise en compte de la question cruciale du recrutement. En effet, dans ce clip, l’armĂ©e de Terre la joue » social À partir de 1997, la nouvelle armĂ©e de Terre va recruter chaque annĂ©e 10 000 femmes et hommes entre 17 et 24 ans dans 400 mĂ©tiers diffĂ©rents – La paix se gagne avec des professionnels ». Le spot met en scĂšne des entretiens d’embauche avec des jeunes d’horizons divers ; des entretiens qui pourraient avoir lieu au sein de n’importe quelle entreprise puisque ce n’est qu’à la fin du message publicitaire que le recruteur se rĂ©vĂšle ĂȘtre en uniforme Pourquoi voulez-vous faire ce mĂ©tier ? – Êtes-vous prĂȘt Ă  voyager ? – Seriez-vous contre une formation en tĂ©lĂ©communications ? – Qu’allez-vous voir au cinĂ©ma – OĂč vous voyez-vous dates dix ans ? – Vous Ă©tiez bagarreur Ă  l’école ? – Vous connaissez les risques de ce mĂ©tier ? » 37Les questions sont ordinaires mais on souligne des interrogations plus proches du style de vie militaire qui peuvent attirer ou intriguer tout candidat potentiel Vous Ă©tiez bagarreur Ă  l’école ? », Connaissez-vous les risques de ce mĂ©tier ? » ; l’aspect le plus novateur de cette campagne Ă©tant suggĂ©rĂ© par la question Seriez-vous contre une formation en tĂ©lĂ©communications ? ». Ce clip traduit ainsi l’avenir d’une sociĂ©tĂ© militaire comme Ă©tant Ă  terme celui d’un corps professionnel institutionnalisĂ©, comme beaucoup d’autres. Le positionnement comme premier crĂ©ateur d’emplois ne peut, en cette fin d’annĂ©e 1999, pĂ©riode de crise et de chĂŽmage, que devenir un argument de poids. 38Contrairement aux autres spots Ă©tudiĂ©s, il n’y a en effet pas d’équivoque pour celui-ci. Il s’agit bien d’un produit de recrutement et le message ne peut ĂȘtre plus explicite puisque les activitĂ©s de l’enrĂŽleur en uniforme sont directement montrĂ©es. Certes, la nature militaire du recruteur n’apparaĂźt qu’à la fin de la diffusion mais il ne faut voir lĂ , Ă  notre avis, qu’une subtilitĂ© pour capter l’attention du publie plutĂŽt qu’une peur de s’afficher. 39Il n’y a plus de mises en scĂšne guerriĂšres, d’exaltation de valeurs viriles, de prĂ©sences d’équipements, d’armes ou de technologies militaires, on ne voit pins d’hommes en tenues en pleine action, prĂȘts Ă  risquer leur vie la spĂ©cificitĂ© de la fonction militaire, celle de l’armĂ©e de Terre, n’est plus explicitement montrĂ©e. Bien au contraire, on Ă©voque l’annĂ©e nouvelle, l’armĂ©e de professionnels qui va peu Ă  peu se mettre en place. La musique douce et lente qui se rythme progressivement par l’intermĂ©diaire de tambourins et de fanfares militaires traduit parfaitement cet Ă©veil. Il ne s’agit plus seulement d’engager des baroudeurs mais Ă©galement et surtout des gens qualifiĂ©s et formĂ©s pour une palette de postes prĂ©cis cuisinier, conducteurs, Ă©lectroniciens, etc. L’armĂ©e de Terre se prĂ©sente comme un crĂ©ateur d emplois de 400 postes diffĂ©rents », un partenaire social qui sait adapter ses besoins et son fonctionnement aux caractĂ©ristiques de la sociĂ©tĂ© par l’augmentation du niveau scolaire, la demande de formations et la prise en compte des problĂšmes de reconversion. 40La prĂ©sence dans ce clip de candidats des deux sexes, d’origine et, on s’en doute, de formation diverses une charmante jeune fille blanche, coquette et soignĂ©e – un jeune homme black », dĂ©contractĂ© – un jeune homme blanc plutĂŽt anxieux – un jeune homme blanc attentif – un jeune homme black » grave – un jeune homme blanc costaud – un homme blanc, plus ĂągĂ©, strict et fermĂ©, souligne le fait que l’armĂ©e va ratisser large, qu’elle va s’adresser Ă  tous les jeunes, hommes ou lemmes de 17 Ă  24 ans, pour susciter les engagements et rĂ©pondre aux 8000 postes annuels Ă  pourvoir au sein dies multiples rĂ©giments. 41La seule concession du film Ă  la mythologie militaire, s’il fallait en dĂ©gager une, serait la petite phrase de chute La paix se gagne avec des professionnels ». Toutefois, on est loin de l’écran noir final des autres campagnes et surtout des thĂšmes de l’engagement guerrier et du sacrifice de la prĂ©cĂ©dente rĂ©alisation, celle de 1094. 42Le langage clair utilisĂ©, L’armĂ©e de Terre une entreprise qui embauche », a rapidement portĂ© ses fruits. Suite Ă  la d’illusion du spot, les centres de recrutement ont connu une affluence de candidats impressionnante. Les centres ne dĂ©gorgeaient » plus. Les demandes excĂ©daient le nombre de postes, ce qui permettait une sĂ©lection accrue. En phase avec l’argumentaire diffusĂ©, les jeunes sont venus chercher un emploi, un travail et les notions relatives Ă  la fonction militaire ont bien souvent Ă©tĂ© oubliĂ©es. 43Les motivations ne traduisaient plus les valeurs morales ou idĂ©ologiques soulignĂ©es au prĂ©alable et s’appuyaient gĂ©nĂ©ralement davantage sur des prĂ©occupations sociales et Ă©conomiques, directement liĂ©es Ă  la recherche d’un emploi. Soucieux de la tournure des Ă©vĂ©nements et de l’évolution des motivations des jeunes gens souhaitant s’engager, les Ă©tats-majors de l’armĂ©e de Terre ne devaient pas tarder Ă  certain retour aux sources44Le second clip de la pĂ©riode suivant l’annonce de la rĂ©forme, L’ARMEE DE TERRE, L’ENGAGEMENT PAR EXCELLENCE » [14], renoue en effet avec certaines thĂ©matiques prĂ©cĂ©dentes qu’il fallait rĂ©affirmer. Cela peut-ĂȘtre n’importe quoi, surgir n’importe oĂč, n’importe quand, et menacer des vies humaines. Alors il faut ĂȘtre prĂȘt, pouvoir intervenir, combattre, protĂ©ger, dĂ©fendre, c’est notre mĂ©tier. Soldat, c’est toujours une aventure, mais aujourd’hui c’est surtout un mĂ©tier de spĂ©cialiste. L’armĂ©e de Terre recrute. L’armĂ©e de Terre, l’engagement par excellence » message de la campagne de 1997. 45L’ensemble des images est cadrĂ©, comme si le spectateur les voyait Ă  travers un appareil de mesure quelconque, les quatre coins Ă©tant marquĂ©s. Sur bon nombre de plans, des chiffres dĂ©filent tels un chronomĂštre, comme pour indiquer une mise en Ɠuvre rapide des moyens d action. Ce procĂ©dĂ© se rapproche des techniques de la camĂ©ra subjective qui implique le public et le plonge pour ainsi dire dans les images. 46Le clip est construit par rapport Ă  l’émergence et Ă  la dĂ©tection d’un danger ou d’un ennemi non identifiĂ© et Ă  la rĂ©ponse rapide, c’est-Ă -dire Ă  la mise en place de moyens militaires permettant la neutralisation du danger. 47L’ennemi est figurĂ© par un petit rectangle rouge clignotant prĂ©sent ont au long du spot. La mise en Ɠuvre des diffĂ©rents moyens d’action le char, l’hĂ©licoptĂšre et le pont flottant sont figurĂ©s par des petits rectangles bleus, qui cernent puis neutralisent le rectangle rouge, les quatre ne formant plus qu’un seul rectangle bleu Ă  la fin. On observe une alternance de plans entre ce qu’on appellera d’une part, un poste de commandement, lumineux et qui se caractĂ©rise par une prĂ©sence d’hommes et de femmes en tenue blanche les officiers, les techniciens et autres spĂ©cialistes en transmissions, en stratĂ©gie, etc. et d’antre part, le terrain, baignĂ© de lumiĂšre sombre la scĂšne se dĂ©roule la nuit et avec des hommes en tenue de combat. 48La musique est quasiment absente, elle ne s’exprime rĂ©ellement qu’à la fin du spot lors du dĂ©nouement qui Ă©quivaut Ă  une longue note finale, rassurante, de dĂ©but du clip est marquĂ© par un chaos sonore et une succession de bruits alarme, vents, sifflements, chocs, impacts. Le rythme est trĂšs rapide et colle Ă  l’ambiance d’angoisse et de danger Ă©voquĂ©e par les images. 49Les valeurs militaires n’ont pas tardĂ© Ă  refaire surface. Le langage traduit la disponibilitĂ©, l’aspect aventureux mais Ă©galement le combat et la dĂ©fense, ce qui n’empĂȘche pas de parler de mĂ©tier et de spĂ©cialitĂ©. 50On reparle d’engagement L’armĂ©e de Terre, l’engagement par excellence », vocabulaire Ă  forte connotation militaire qui se rapproche davantage du clip Risqueriez-vous votre vie pour quelqu’un que vous ne connaissez pas ? » 1999 plutĂŽt que de la campagne La paix se gagne avec des professionnels » 1996. D’ailleurs, le retour Ă  l’écran final noir est significatif, l’utilisation du concept d’engagement nous place en effet Ă  la source de la fonction militaire, tout en Ă©tant moins forte que la notion de sacrifice. Il souligne le fait que l’armĂ©e de Terre est la premiĂšre armĂ©e de terrain et illustre au mieux la fonction militaire et guerriĂšre. Qui dit engagement Ă©voque aussi clairement le recrutement. En ce qui concerne l’écran final, il faut distinguer une nouveautĂ©, celle du demi-globe terrestre stylisĂ©, qui caractĂ©rise cette nouvelle armĂ©e professionnelle, cette force de projection, f e sigle n’est pas modifiĂ©, il est complĂ©tĂ© et dynamisĂ©. 51On voit des engins militaires, tels des hĂ©licoptĂšres et des chars, mais on remarque une certaine retenue dans la non-utilisation d’armes. Les engins sont propres, tout comme les tenues des soldats, ce qui a fait dire Ă  certains jeunes Ă  qui on a demandĂ© de rĂ©agir Ă  ce clip [15], que c’est de la fiction et non la rĂ©alitĂ© car on ne voit pas d’armes dans les mains des soldats, ce qui est en effet des plus surprenants. Si un retour Ă  certaines considĂ©rations et valeurs militaires est de mise avec cette nouvelle production, la retenue ou la peur de choquer semblent Ă©galement effectives. 52Au delĂ  de la dimension moderne et du traitement des images proches des jeux vidĂ©os, chers aux jeunes, la maniĂšre dont sont façonnĂ©s les plans de cette campagne images virtuelles ou vues Ă  travers un quelconque appareil n’est pas sans nous Ă©voquer la façon aseptisĂ©e » dont a Ă©tĂ© montrĂ©e la guerre du Golfe. 53Le procĂ©dĂ© utilisĂ©, s’il peut engendrer un manque de rĂ©alisme, n’en est pas moins efficace pour Ă©voquer l’aspect technologique qui tient Ă  cƓur aux responsables de l’armĂ©e de Terre. Le sentiment d’ĂȘtre plongĂ© dans l’action Ă  l’aide de vues subjectives et de mouvements de camĂ©ra saccadĂ©s, favorise en outre la participation et l’implication du spectateur. 54Les femmes sont prĂ©sentes. On ne les voit pas sur le terrain, les postes de combat leur Ă©tant encore inaccessibles, mais Ă  des postes techniques, spĂ©cialisĂ©s, voire Ă  des postes de responsabilitĂ©. On retrouve Ă©galement les minoritĂ©s, qui semblent dĂ©finitivement faire partie de l’image diffusĂ©e. Signalons que l’ensemble des acteurs de celle production sont de vĂ©ritables militaires. La maniĂšre dont est construit ce clip illustre bien les Ă©volutions en cours quant Ă  l’organisation par postes et par spĂ©cialitĂ©s au sein de la future armĂ©e de mĂ©tier. 55Avec ce spot publicitaire, on reparle d’image. Les propos relevĂ©s auprĂšs du colonel Raevel, chef du Sirpa Terre Ă  l’époque, fournissent un Ă©clairage intĂ©ressant quant aux motivations et aux volontĂ©s des responsables de la communication [16] 56– Il faut changer radicalement l’image, celle d’une armĂ©e conservatrice, vieillotte qui ne tire sa puissance que de ces effectifs humains. L’armĂ©e de Terre est un systĂšme qui s’appuie sur des hommes, une organisation et une technologie. Communiquer sur le seul aspect humain empĂȘchait jusqu’alors l’image de progresser, la technologie prend le dessus et dĂ©sormais, cela peut paraĂźtre paradoxal, on recrute sans parler de l’homme. Ce dernier s’efface derriĂšre les casques, les engins, les tenues du futur, derriĂšre une technologie performante. Robocop efface Rambo ». 57– On a change de message parĂ©e que la derniĂšre publicitĂ©, “La paix se gagne avec des professionnels”, a eu trop de succĂšs, dans le sens oĂč beaucoup de jeunes qui sont venus nous voir depuis avaient tendance Ă  oublier l’uniforme. Il fallait redĂ©finir ce dans quoi ils souhaitaient s’engager. C’est pour cette raison que nous avons associĂ© Ă  une campagne communication-recrutement, une campagne-images. Le public avait certes retenu le fait que nous devions recruter des professionnels mais les gens n’avaient pas compris que chez, nous, il y avait 400 types d’emplois possibles mais qu’il y avait surtout l’unicitĂ© d’une fonction, celle d’ĂȘtre soldat. Depuis la derniĂšre campagne, en raison des nombreuses demandes, il y avait 5 demandes pour un poste. Nous Ă©tions en mesure de pratiquer une sĂ©lection ». 58– Dans ce clip, nous avons voulu donner un Ă©clairage fort et puissant Ă  la dimension technologique de l’armĂ©e de Terre. Il y avait une image Ă  corriger celle prĂ©sente dans l’esprit des Français du vieux fusil et des bandes molletiĂšres. Aujourd’hui l’armĂ©e de Terre française, est le meilleur char du monde 
, des hĂ©licoptĂšres TIR, un traitement des donnĂ©es numĂ©rique, etc., c’est la technologie de pointe ». 59– Le clip mĂ©lange et joue avec le virtuel et le rĂ©el, tel un jeu vidĂ©o. En cela il se rapproche Ă  la fois des langages et des pratiques actuels mais Ă©galement des rĂ©alitĂ©s militaires lorsque vous ĂȘtes aux commandes d’un char ou d’un hĂ©licoptĂšre de combat, vous ne faites rapidement plus de diffĂ©rence entre la situation rĂ©elle et celle que vous connaissez en simulateur ». 60– Tout ce qui est montrĂ© existe depuis peu dans la rĂ©alitĂ© des armĂ©es. Certes, dans la rĂ©alitĂ©, il y a plus de cuisiniers ou de plantons que de conducteurs de chars, comme ils sont Ă©voquĂ©s dans ce spot, mais on veut surtout montrer des aspects mĂ©connus et que, chacun Ă  sa place, contribue Ă  faire fonctionner un systĂšme ». 61– Le langage publicitaire s’appuie toujours sur ce qui se fait de mieux ». 62– On ne s’intĂ©resse plus seulement au petit gars Ă©levĂ© Ă  l’ombre du drapeau depuis l’ñge de 2 ans, mais on veut Ă©largir le soc le sociologique de notre recrutement. Nous souhaitons que l’armĂ©e de Terre s’ouvre aussi bien au petit gars des Minguettes, qu’au privilĂ©giĂ© des quartiers du XVIe arrondissement. On recrute entre CAP et Bac plus un, en ce qui concerne les engagĂ©s volontaires, avec possibilitĂ© rapide pour ces derniers de devenir sous-officiers. » 63– Les Anglo-Saxons communiquent plus affectif, les latins plus rationnel. Mais naturellement rĂ©habiliter des mots ou des concepts, tels l’engagement ou la patrie, ne peut que satisfaire le militaire. » 64– Le risque de mort existe, mais notre souci principal est de rĂ©duire ce risque, d’oĂč l’intĂ©rĂȘt de la technologie qui rend les hommes meilleurs. L’idĂ©e de mort est alors de moins en moins associĂ©e Ă  l’armĂ©e de Terre, et cela est souhaitable. Nous avons voulu communiquer sur ce pourquoi nous sommes faits, sur ce pourquoi nous sommes payes. Nous prĂ©fĂ©rons Ă  la limite dĂ©plaire que de laisser indiffĂ©rent. On aurait pu communiquer sur nos activitĂ©s humanitaires qui reprĂ©sentent environ 50 % de nos missions, mais cela aurait Ă©tĂ© dĂ©magogique ».La derniĂšre campagne un positionnement social, technologique et humanitaire65Le dernier clip diffusĂ©, VOUS FAITES QUOI DANS LES TROIS PROCHAINES ANNEES ? » [17] correspond au positionnement actuel des responsables de la communication. Il se base Ă  la fois sur le rĂŽle social de l’armĂ©e de Terre qui se prĂ©sente comme une entreprise crĂ©atrice d’emplois et sur la spĂ©cificitĂ© propre Ă  la profession militaire qui induit un certain nombre d’exigences, de valeurs et de caractĂ©ristiques, tout en amĂ©liorant l’image de marque. Celle campagne s’inscrit dans la logique de la prĂ©cĂ©dente, le slogan a mĂȘme Ă©tĂ© conservĂ© L’engagement par excellence ». On retrouve Ă©galement la prĂ©sence de personnels de couleur et le nouveau sigle avec le globe en mouvement. Le contexte est sensiblement le mĂȘme. 66Tout en sensibilisant le spectateur aux nouvelles formes de contrats courts et aux mĂ©tiers proposĂ©s, la composante terrestre continue Ă  se prĂ©senter comme une force de terrain la dominante thĂ©matique de la campagne, en phase avec l’actualitĂ© rĂ©cente, est celle de la prĂ©paration et de l’exĂ©cution d’une opĂ©ration Ă  but humanitaire. 67L’armĂ©e de Terre vise Ă  faire Ă©merger une image de modernitĂ© en se prĂ©sentant comme un systĂšme Ă©quilibrĂ© sur les pĂŽles de sa technologie, de son organisation et de ses ressources humaines. Ce clip est en quelque sorte un catalogue des matĂ©riels utilisĂ©s par les rĂ©giments on y voit des chars, des jeeps, des engins amphibies, des hĂ©licoptĂšres, des motos, toute une sĂ©rie d’armes, etc., mais Ă©galement une forme de dĂ©clinaison des spĂ©cialitĂ©s offertes pilotes d’hĂ©licoptĂšres, mĂ©caniciens, plongeurs, motards, fantassins, mĂ©decins ou personnels de santĂ©, conducteurs de chars, responsables des transmissions, etc. Pour traduire la technologie et la modernitĂ© auprĂšs du public des 15-25 ans ciblĂ©, l’institution fait appel Ă  un ultime procĂ©dĂ© technique en termes de traitement d’images, un langage moderne et d’avant-garde. 68Le film met en effet en Ɠuvre une technique de prise de vue particuliĂšre, encore trĂšs peu utilisĂ©e avant quelle le soit par le film Ă©vĂ©nement de l’étĂ© 1999 en France, Matrix ». Cette technique dite du temps suspendu », permet d’effectuer un arrĂȘt sur image lors d’une action filmĂ©e en travelling. Elle donne au spectateur l’impression de se promener dans l’image en faisant un 360°, avant que l’action reprenne en travelling d’un autre endroit. Produite Ă  partir de clichĂ©s provenant d’une cinquantaine d’appareils photos disposĂ©s autour d’un axe de rĂ©fĂ©rence et Ă  partir de deux camĂ©ras qui filment le dĂ©but et la fin de la sĂ©quence, cette technique produit un vĂ©ritable effet 3 D. Les prises de vues sont ensuite traitĂ©es numĂ©riquement pour accentuer cette impression de pĂ©nĂ©trer l’image. 69En ce qui concerne le ton, on retrouve dans ce clip une certaine duretĂ© qui Ă©voque les actions menĂ©es sur le terrain, un profil plus militaire et guerrier armes, camouflage, Ă©cran noir final, une image concrĂšte des engagements des forces terrestres et des interventions extĂ©rieures. 70On se retrouve au cƓur de l’action. Le choix de la musique, au rythme Ă  la fois mĂ©canique et biologique, vise Ă  donner une impression de symbiose entre l’homme et la technologie au sein d’une organisation puissante et maĂźtrisĂ©e » [18]. 71Si la logique de mĂ©tier est prĂ©pondĂ©rante et Ă©voque les bouleversements relatifs Ă  la rĂ©forme et Ă  la professionnalisation des effectifs, les responsables de la campagne veillent toutefois Ă  rappeler les valeurs fondamentales de l’armĂ©e de Terre CommunautĂ© humaine forte et soudĂ©e, l’armĂ©e de Terre fĂ©dĂšre ses personnels autour des valeurs de camaraderie, de disponibilitĂ©, de compĂ©tence technique et d’enthousiasme » [19]. Quelle que soit sa spĂ©cialitĂ©, tout professionnel est avant tout un soldat, susceptible de partir Ă  tout moment en mission extĂ©rieure. La cohĂ©sion et les qualitĂ©s humaines requises, qui puisent leur origine dans ces engagements opĂ©rationnels, doivent ĂȘtre rappelĂ©es sans cesse pour espĂ©rer avoir un recrutement de qualitĂ©, mĂȘme si d’aucuns estiment que certaines spĂ©cialitĂ©s ne connaĂźtront jamais l’épreuve du feu et que de ce fait les motivations qui ne sont pas exclusivement militaires restent majeures. On parle toujours d’aventure mais Ă©galement de mĂ©tiers et de spĂ©cialitĂ©s oĂč les femmes ont leur place. 72ParallĂšlement Ă  la campagne images, le recrutement est naturellement au cƓur de la communication. Cette notion est devenue centrale depuis l’annonce de la rĂ©forme. Au-delĂ  des 400 mĂ©tiers diffĂ©rents proposĂ©s, des plus de 10 000 postes Ă  pourvoir, l’armĂ©e de Terre insiste sur la possibilitĂ© d’acquĂ©rir une premiĂšre expĂ©rience, relativement courte, mais susceptible de constituer une rampe de lancement pour tout jeune premier emploi, expĂ©rience valorisante qui dĂ©bouche sur l’acquisition d’un savoir-faire, d’un diplĂŽme, d’une aide Ă  la reconversion, etc. L’objectif actuel de l’armĂ©e de Terre est que chaque engagĂ© reste pendant 8 ans en moyenne afin de rentabiliser et de valoriser au mieux les compĂ©tences que ce dernier aura assimilĂ©es [20]. 73AprĂšs les importantes et rĂ©centes modifications, le souci actuel des responsables des campagnes est de stabiliser le discours, car comme tout message publicitaire, la stabilitĂ© est synonyme d’efficacitĂ©. Il s’agit en effet de trouver un compromis entre deux tendances fortes ou plus prĂ©cisĂ©ment un Ă©quilibre entre le pĂŽle de la technologie et celui des ressources humaines. 74Il faut veiller Ă  ne pas rĂ©duire le soldat Ă  un seul technicien spĂ©cialisĂ© car l’institution reste attachĂ©e Ă  l’idĂ©e du combattant qui Ă©volue sur le terrain. De lait, il y a ceux qui souhaitent prĂ©senter l’armĂ©e de Terre en faisant ressortir la notion de soldat et en valorisant la notion d’homme, clĂ© de voĂ»te de toute l’institution. De l’autre cĂŽtĂ©, il y a ceux qui estiment que l’aspect technologique doit rester primordial. L’homme doit ĂȘtre dĂ©sacralisĂ©, il constitue dorĂ©navant le maillon le plus fragile du systĂšme et il doit par consĂ©quent s’effacer derriĂšre la technologie. Sa prĂ©sence systĂ©matique au sein des communications institutionnelles, et la volontĂ© traditionnelle de le mettre au premier plan, sont les causes principales de cette image d’archaĂŻsme et de conservatisme qui colle Ă  la peau de l’armĂ©e de Terre. On veut rendre le militaire plus proche, plus simple. On veut le dĂ©sacraliser, c’est la technologie qui prime et qui rend l’action efficace. Le sacrifice n’est plus Ă  l’ordre du jour, le temps des hĂ©ros est remarque que l’usage des campagnes audiovisuelles est assez chaotique puisqu’on observe deux campagnes d entrĂ©e en 1987 et 1988, suivies d’une pĂ©riode de retrait jusqu’en 1995 puis d’une reprise en 1996 et 1997, actualitĂ© oblige. Les deux premiĂšres s’expliquent par le besoin ou plutĂŽt la nĂ©cessitĂ© de communiquer insufflĂ©e dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 80, notamment par son ministre de l’époque Charles Hernu qui souhaitait Ă©tablir un dialogue entre l’univers militaire et le monde journalistique [21]. La pĂ©riode creuse rĂ©pond certainement Ă  un souci d’économie ainsi qu’à une phase d’observation quant Ă  l’impact des premiĂšres productions auprĂšs d’un public peu habituĂ© Ă  ce type de messages. 76Ce silence tĂ©lĂ©visuel ne signifie pas pour autant que le Sirpa Terre soit restĂ© inactif durant ces annĂ©es. Il faut savoir que lorsqu’une telle campagne est diffusĂ©e sur les Ă©crans de tĂ©lĂ©vision – gĂ©nĂ©ralement en dĂ©but d’annĂ©e civile ou lors de pĂ©riodes scolaires et universitaires significatives, telles la rentrĂ©e de septembre ou la fin d’annĂ©e de juin, synonyme d’orientation –, elle est relayĂ©e par voie de presse, d’affichage, de plaquettes et de maniĂšre plus ou moins systĂ©matique par voie radiophonique. Le concept fĂ©dĂ©rateur retenu fait l’objet d’une campagne publicitaire Ă©largie, voire mĂȘme sur plusieurs annĂ©es. L’usage permanent des autres supports permet d’élargir et d’intensifier la communication. 77Ce bref historique des campagnes de recrutement illustre un certain nombre de points relatifs aux transformations et aux conduites de changement. Il nous montre bien que les innovations, c’est-Ă -dire les nouvelles pratiques, sont Ă©troitement liĂ©es aux changements de contexte la pĂ©riode de la guerre froide implique une organisation et une utilisation des forces particuliĂšres qui ne correspondent plus Ă  celles gĂ©nĂ©rĂ©es par la professionnalisation ou encore aux nouveaux besoins de l’annĂ©e de Terre ; la rĂ©forme constituant une mutation sans commune mesure pour l’institution militaire et qui a donnĂ© lieu, comme nous l’avons vu, Ă  des transformations importantes et plus ou moins radicales, et Ă  une accĂ©lĂ©ration des productions. Le propos pose l’ensemble des interrogations relatives Ă  l’innovation, Ă  savoir les causes, les motivations, les rĂ©sistances ou encore le bĂ©nĂ©fice des transformations menĂ©es. 78La professionnalisation des effectifs a en effet conduit l’armĂ©e de Terre Ă  intensifier sa communication. En effet, le besoin s’est accru de rester en contact avec le public comme toute autre entreprise, et notamment en raison de la disparition du lien avec le citoyen – soldat. La rĂ©cente sĂ©rie, À la recherche du nouvel homme des casernes » [22], s’inscrit dans ce mĂȘme processus de communication et d’ouverture de l’institution militaire. La rĂ©forme a Ă©galement forcĂ© les responsables Ă  communiquer rĂ©ellement sur les besoins de recrutement. 79Enfin, avec la disparition des appelĂ©s, qui, le plus souvent rĂ©calcitrants, vĂ©hiculaient des images nĂ©gatives de l’institution et parasitaient l’image diffusĂ©e par les campagnes, l’armĂ©e de Terre est en mesure de relever un enjeu de taille celui de prendre en main, pour la premiĂšre fois, son image et contrĂŽler davantage les reprĂ©sentations sociales Ă©mises par le public. 80L’étude des campagnes de recrutement illustre parfaitement les difficultĂ©s de positionnement rencontrĂ©es par les responsables militaires, celles relatives Ă  l’obligation d’évoluer et d’adapter l’outil, tout en maintenant une spĂ©cificitĂ© propre, traditionnelle, souhaitĂ©e et revendiquĂ©e du mĂ©tier des armes en d’autres termes, faire Ă©voluer l’identitĂ© sans en renier pour autant les bases fondamentales. 81L’approche des politiques de recrutement des armĂ©es et l’étude de l’image projetĂ©e ou diffusĂ©e du militaire sont Ă©galement riches d’enseignement, car elles permettent d’apprĂ©hender la maniĂšre dont l’institution aimerait voir perçus les militaires ; des reprĂ©sentations fortement motivĂ©es par un souci de valorisation et de reconnaissance et qui varient selon le contexte et les innovations organisationnelles, statutaires ou culturelles pratiquĂ©es, qu’elles soient subies ou revendiquĂ©es. 82Ce bref parcours nous informe, en effet, que les transformations ont Ă©tĂ© subies dans un premier temps, mais que l’institution tente de les digĂ©rer au mieux et au plus vite, afin de prĂ©senter une image revendiquĂ©e et unanime l’image d’une armĂ©e bien dans sa peau et bien dans son Ă©poque. En effet, comme le souligne Norbert Aller dans son rĂ©cent ouvrage L’innovation ordinaire Le dĂ©veloppement d’une innovation ne repose aucunement sur la qualitĂ© intrinsĂšque des inventions mais sur la capacitĂ© collective des acteurs Ă  leur donner sens et usage, en d’autres termes que l’appropriation ne fonctionnera pas si l’innovation est prĂ©sentĂ©e comme la seule affaire de quelques spĂ©cialistes ». Notes [1] Le Service d’Informations et de Relations Publiques des ArmĂ©es a Ă©tĂ© créé en 1969. Son rĂŽle est de valoriser l’image de marque, de contribuer Ă  l’amĂ©lioration du recrutement et de renforcer la cohĂ©sion interne et la fiertĂ© d’appartenance des personnels en uniforme. [2] Dans les annĂ©es 1993/1994, on notait 76 % d’opinions favorables pour l’armĂ©e de l’Air, 75 % pour la Marine et 72 % pour l’armĂ©e de Terre. En 1997, ces chiffres sont de 84 % d’opinions favorables pour l’armĂ©e de l’Air, 81 % pour la Marine, 71 % pour la Gendarmerie et 73 % pour l’armĂ©e de Terre. [3] En termes de retombĂ©es, on citera une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par la Dicod en 1998, qui indique que grĂące aux derniĂšres campagnes publicitaires, les jeunes se considĂšrent mieux informĂ©s des possibilitĂ©s d’engagement au sein des armĂ©es 48 % dĂ©clarent ĂȘtre bien ou trĂšs bien informĂ©s sur les emplois militaires. La publicitĂ© rĂ©alisĂ©e, et avant tout les films tĂ©lĂ©visuels de l’armĂ©e de Terre, constitue une des premiĂšres motivations Ă  la recherche d’informations 19 % des jeunes interrogĂ©s l’ont citĂ©e en premier. [4] Cf. Bernard Paqueteau, La grande muette au petit Ă©cran, Fondation pour les Ă©tudes de la DĂ©fense nationale, Paris, 1986. [5] RĂ©alisĂ© par les agences Intelligences et Media de diffusion 54 spots sur les grandes chaĂźnes 30 total de la campagne 8,1 MF. [6] RĂ©alisĂ© par les agences Intelligences et Media System de diffusion dĂ©but de l’annĂ©e les grandes chaĂźnes 30 total de la campagne 7,5 millions de francs. [7] RĂ©alisĂ© par Euro de diffusion dĂ©but les grandes chaĂźnes 4,2 15 secondes. [8] Cf. Laurent Habib, publicitaire, responsable de la campagne de l’armĂ©e de Terre de 1995, pour l’agence Euro-RSCG institutionnel. [9] Journal tĂ©lĂ©visĂ© de 13 heures de la Une du 9 mars 1987. [10] Journal tĂ©lĂ©visĂ© de la mi-journĂ©e de France 2 du 11 mars 1995. [11] Cf. Claude Weber, DiversitĂ© et unitĂ©. Contribution Ă  une dĂ©clinaison des identitĂ©s militaires les formes projetĂ©es, vĂ©cues et reprĂ©sentĂ©es, ThĂšse de doctorat d’ethnologie, Strasbourg, 2000. [12] Centre d’information et de recrutement de l’armĂ©e de Terre. [13] RĂ©alise par l’agence CLMM-BBDO, tournĂ© par Pierre de diffusion 129 diffusions Ă  partir du 7/12/96 et pendant 2 30 les grandes chaĂźnes 5 millions de francs. [14] RĂ©alisĂ© par l’agence Capa/Bonne pioche – Hintzy/Heimann& Ă  partir du 4 novembre 30 les grandes chaĂźnes gĂ©nĂ©ralistes. [15] Cf. Ă©mission de la CinquiĂšme ArrĂȘt sur images du dimanche 23 novembre 1997. [16] Extraits d’interviews issus, d’une part, de la rubrique Revue de pub » de l’émission Tout va bien, de Canal Plus de 12h30 Ă  13h05 du mercredi 3 novembre 1997 et recueillis, d’autre part, lors d’une rencontre dans le cadre de nos recherches. [17] RĂ©alise par l’agence DDB & Co. Hintzy Ă  partir du 9 septembre 35 secondes pour la tĂ©lĂ©vision 45 secondes pour le cinĂ©ma.Supports les grandes chaĂźnes gĂ©nĂ©ralistes sauf Canal Plus et 5,2 millions pour la conception. [18] Cf. dossier de presse de la campagne. [19] Ibidem. [20] Ibid. [21] Cf. dossier du Sirpa central consacrĂ© aux relations ArmĂ©es-MĂ©dias. [22] Six Ă©pisodes de 26 minutes diffusĂ©s sur la CinquiĂšme entre le 12 septembre et le 17 octobre 2000, dirigĂ©s par Brigitte Rossigneux et Pierre Lane.
Campagnede recrutement national des ArmĂ©es : ArmĂ©e de Terre. par MonVillageCafe | Mar 17, 2021 | Divers, Emploi. Dans le cadre de la campagne de recrutement nationale des ArmĂ©es , veuillez trouver ci-joint les documentations relatives aux recrutements de l’ArmĂ©e de terre. Cette information peut ĂȘtre utile aux jeunes hommes et jeunes Le slogan se rĂ©pĂšte en boucle depuis le 10 mars. A grand renfort de communication, l'armĂ©e de Terre a lancĂ© sa nouvelle campagne de recrutement. Depuis la montĂ©e de la menace djihadiste en France et dans le monde, les candidats Ă  l'engagement sont en augmentation. En 2016, l'ArmĂ©e de terre espĂšre postulants pour embaucher Ă  l'issue du processus de sĂ©lection, uniquement Ă©lus. Ceux-ci signeront un contrat pouvant aller de 1 Ă  10 ans, recevront une formation militaire et professionnelle et acquerront une expĂ©rience apprĂ©ciĂ©e dans le civil. FFE8. 4 233 363 226 82 421 418 422 64

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